"Assez de dispersion, assez de chapelles, plus d'unité, c'est l'objectif de cet outil financier", a martelé le ministre de l'Economie, mardi.
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a souhaité mardi que le futur grand pôle financier public chapeauté par la Caisse des dépôts (CDC), bras financier de l'Etat, soit opérationnel dès janvier 2020.
"Tenez le calendrier car l'attente est forte"
La création du grand pôle public de banque et d'assurance, articulé autour de La Poste et CNP Assurances, avait été annoncée fin août 2018 et justifiée en particulier par la nécessité de permettre à La Poste de trouver de nouvelles sources de revenus. "Je souhaite que cet outil financier public avec 1.000 milliards d'euros d'actifs puisse être opérationnel en janvier 2020", a lancé le locataire de Bercy lors d'une conférence de presse. "Tenez le calendrier car l'attente est forte".
Saluant la prochaine naissance "d'un outil financier public au service de l'intérêt général", "l'un des plus importants au monde", le ministre de l'Economie a rappelé que l'un des objectifs du projet était de "gagner en efficacité". "Assez de dispersion, assez de chapelles, plus d'unité, c'est l'objectif de cet outil financier", a-t-il martelé. "L'ensemble des financeurs publics, pour la première fois dans l'histoire de la nation française, seront réunis au sein d'un seul et même pôle", a argué Bruno Le Maire.
Un projet dénommé Mandarine
Selon le schéma capitalistique retenu, la Caisse des dépôts (CDC) doit céder ses 40,87% dans CNP Assurances à La Poste, qui elle-même apportera sa participation à La Banque Postale. Au final, La Banque Postale doit détenir 62,13% de l'assureur, selon l'accord passé avec l'Etat le 11 juin. En contrepartie, la CDC doit devenir l'actionnaire principal de La Poste.
Une telle opération, annoncée pour début 2020, aurait dû entraîner le lancement d'une OPA sur la totalité de CNP Assurances, mais la CDC, La Poste et la Banque Postale ont demandé d'en être dispensé auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF). Cette dérogation a été obtenue le 25 juin, donnant le coup d'envoi à la réalisation de cette opération, toutefois encore soumise à diverses conditions suspensives. Ce projet, dénommé Mandarine, "nous permet de diversifier notre modèle stratégique", a déclaré pour sa part Philippe Wahl, patron de La Poste, dont l'ambition est de faire du groupe "le leader des services de proximité humains".