La France compte actuellement 1,5 million de m3 de déchets radioactifs. Et ce chiffre devrait tripler à l'horizon 2080, notamment en raison du démantèlement des centrales vieillissantes, selon l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).
80.000 m3 de déchets "dangereux". Les déchets radioactifs sont de nature très diverse et ne présentent pas tous les mêmes risques. L'immense majorité des déchets seront ainsi de faible radioactivité. Mais à eux seuls, les 80.000 m3 de déchets de moyennes et fortes radioactivités attendus pour 2080, les plus dangereux, représenteront 98% de la radioactivité totale. "Un tiers" de ces déchets les plus dangereux sont d'ailleurs déjà produits, précise encore l'Andra.
Que vont-ils devenir ? Les déchets les plus radioactifs ont vocation à être enfouis à grande profondeur à Bure, dans la Meuse, dans le Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) actuellement étudié par l'Andra. La demande d'autorisation pour ce projet controversé sera soumise en 2017 à l'Agence de Sûreté nucléaire (ASN). En attendant, ils sont entreposés sur les sites où les colis de déchets sont produits, à La Hague (Manche) et Marcoule (Gard).
Ce qu'il ressort de l'étude réalisée par l'Andra, c'est le flou qui entoure l'avenir de ces déchets à long termes. L'Andra a étudié deux scénarios pour les déchets selon ce que sera la politique énergétique française dans quelques décennies. Le premier, le scénario du recyclage, se base sur la poursuite de la production thermonucléaire et le traitement des combustibles usés. Mais il "sous-entend le déploiement d'un nouveau parc de réacteurs" car il faudra utiliser les matières issues du retraitement. Le second scénario, qui étudie les conséquences de l'arrêt définitif du nucléaire, impliquerait notamment que les combustibles usés soient alors stockés en profondeur dans le centre Cigéo. Indéfiniment.