À partir du 1er septembre, les 3,8 millions de Franciliens abonnés aux transports en communs paieront tous la même somme pour pouvoir se déplacer. C'est en effet dès mardi que le passe Navigo à tarif unique sera appliqué après l'adoption de cette mesure par les députés en décembre 2014. Les mêmes prix s'appliqueront donc quelque soit les distances parcourues et le découpage de l'Île-de-France en cinq zones devient caduc. Les défenseurs de cette petite révolution saluent une mesure sociale qui doit améliorer le pouvoir d'achat.
Combien ça va coûter ? Le Francilien devra payer 770 euros pour un abonnement annuel, 70 euros pour un passe mensuel ou bien 21,25 euros s'il opte pour une carte hebdomadaire.
Jusqu'à aujourd'hui, l'abonné du passe Navigo devait payer en fonction des zones qu'il souhaitait parcourir lors des ses trajets. Un Parisien qui n'avait pas besoin de se rendre en banlieue devait ainsi verser 70 euros par mois. À l'opposé, un Francilien vivant en grande couronne, dans la zone 5 par exemple, devait se délester de 116 euros par mois s'il devait se rendre dans le centre de Paris pour travailler.
Par conséquent, ceux qui traversent l’Île-de-France pour aller travailler économiseront, sur un abonnement annuel, entre 157 et 434 euros. En revanche, pour ceux qui utilisaient jusque-là un forfait plus réduit, il leur en coûtera jusqu'à 39,60 euros de plus par an.
Et pour se rendre dans les aéroports ? Les heureux détenteurs d'un passe Navigo pourront également oublier les dix euros du coûteux ticket de RER permettant de se rendre à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle depuis la capitale, puisque cette ligne est désormais accessible sans surcoût. Pour l'aéroport d'Orly en revanche, la situation ne change pas. La navette Orlyval, utilisable depuis la station de RER Antony, est en effet la seule ligne exclue du tarif unique.
Qui finance la mesure ? Le passe à tarif unique, mesure trop onéreuse pour ses opposants, doit encore trouver une partie de son financement. Il va en effet faire perdre en 2016 400 millions d'euros, selon des estimations du Conseil régional. Aujourd'hui, la moitié de la mesure seulement est financée, via un accord passé avec le patronat d'Ile-de-France. Il prévoit une augmentation du versement transport, payé par les entreprises qui dégagera 210 millions d'euros annuels. Et pour les quatre mois de 2015 concernés par le passe unique, la région a promis de mettre la main à la poche pour boucler le financement. D'autres solutions seraient à l'étude pour la suite. Les contrats entre le Stif et la SNCF et la RATP, qui arrivent à échéance à la fin de l'année et sont en cours de renégociation, pourraient également être l'occasion, pour la région, de faire des économies.