Depuis septembre, il est le nouveau patron d'Airbnb France. Emmanuel Marill, 35 ans, est un patron nouvelle génération et très connecté. Avec une équipe de 35 personnes, il gère le site en ligne d'hébergements qui compte en France près de 350.000 logements et plus de 10 millions d'hôtes. Invité d'ÉcoSystème, Emmanuel Marill décrypte le fonctionnement du marché français, le deuxième pour Airbnb après les États-Unis. Et le retour des touristes dans la première ville sollicitée sur le site : Paris.
"Ce sont nos hôtes qui ont rassuré les voyageurs". Chez Airbnb, le retour des touristes étrangers sur le sol français s'observe depuis fin septembre. "Ce sont nos hôtes qui ont rassuré les voyageurs", sourit Emmanuel Marill. Et le patron d'expliquer la mobilisation des hôtes niçois après l'attentat du 14-Juillet : "Ils expliquaient aux touristes qu'il faisait beau et que les terrasses étaient toujours remplies".
Il faut dire que la demande est très forte et le marché français des locations, très sollicité. "Il y a quatre ans, on était un phénomène parisien", explique-t-il. "On s'est depuis développés dans les campagnes". Airbnb peut ainsi se retrouver dans près de 19.000 communes en France. Selon Emmanuel Marill, l' "hôte type" loue son bien environ 26 nuitées par an et gagne environ 2.100 euros par an. "C'est plus qu'un treizième mois !", s'exclame le patron.
"Airbnb veut être acteur du tourisme". La plateforme mise aussi sur le marché des stations de montagnes : "Nous avons 15.000 offres dans les Alpes, c'est deux fois plus qu'en 2015", explique Emmanuel Marill. Un nombre qui permet à Airbnb de se "différencier de la concurrence", selon le responsable du site, faisant allusion aux professionnels du tourisme qui ont souvent dénoncé une concurrence déloyale.
Dans le secteur du tourisme, justement, la plateforme de locations en ligne souhaite encore se développer. "Airbnb veut être un acteur du tourisme", lance Emmanuel Marill. Avec Expérience, la dernière innovation du site, Airbnb veut miser sur le "patrimoine vivant". "Un sculpteur ou un luthier peuvent accueillir des gens pour leur faire découvrir la ville", explique-t-il. Autrement dit : des guides touristiques sans en avoir la dénomination officielle. "Nous ne sommes pas une agence de voyages", précise le directeur d'Airbnb France. "Nous ne vendons pas de billets d'avions", ajoute-t-il. "À terme, on ré-enchanterai le tourisme".