Un million de visiteurs sont attendus à partir de jeudi au Mondial de l'Auto, à Paris. Dans les allées, ils pourront déambuler entre les stands des constructeurs automobiles, entre rêve et futur achat. Mais les plus curieux peuvent également rendre une petite visite à Michelin. Le fabricant de pneus tient un petit stand dans le pavillon 1 pour présenter ses produits et ses innovations aux amateurs d'automobile. "C'est important d'être là parce qu'on peut passer des messages. L'idée n'est pas de déployer tous les produits de Michelin avec une grande scénographie. Il s'agit plutôt de passer des messages très forts dans le domaine de la mobilité", assure Jean-Dominique Senard, le président de Michelin invité de l'interview éco d'Emmanuel Duteil, mercredi sur Europe 1.
Plaidoyer pour les pneus usés. Dans les allées du salon, le groupe entend passer "un message de modernité" avec le "pneu connecté". "Il devra renseigner les logiciels des véhicules autonomes sur l'état de la route, l'état du pneu…", anticipe le patron de Michelin. Surtout, le groupe insiste notamment sur "la question de la performance dans la durée". "On touche ici au rôle sociétal du groupe, qui est le même depuis 125 ans, à savoir démontrer que la durabilité est absolument essentielle, à la fois pour servir le client et protéger l'environnement", estime Jean-Dominique Senard. "Il ne faut pas retirer ses pneus trop tôt, ne pas avoir peur d'aller jusqu'au témoin d'usure", incite le patron de Michelin.
Ce combat en faveur des pneus usés, Jean-Dominique Senard entend bien le porter jusqu'à la fin de son mandat à la tête de Michelin (il prendra sa retraite en mai 2019). "Quand les pneus sont neufs, ils sont très bien. C'est ce que mesurent les réglementations européennes mais ce n'est pas suffisant. Il faudrait les mesurer quand ils sont usés parce que ça change tout : quand vous testez un pneu qui garde sa performance jusqu'au bout, vous protégez le consommateur mais aussi la nature", plaide le président de Michelin. Il pense d'ailleurs obtenir gain de cause, "peut-être plus tôt que vous ne l'imaginez".
Inventer le véhicule de demain. Parmi les visiteurs, Michelin a accueilli un hôte de marque : Emmanuel Macron s'est arrêté mercredi sur le stand du fabricant de pneu. "Il connaît les messages du groupe. Il a déjà passé une longue matinée à Clermont-Ferrand (au siège de Michelin, ndlr) il y a quelques semaines, il a visité le centre de recherche", rappelle Jean-Dominique Sénard. Lors d'un dîner avec les acteurs de l'industrie automobile organisé lundi à l'Élysée, le président a demandé aux dirigeants de faire de la France le pays de la voiture de demain. "Il nous l'a demandé mais on n'a pas trop à se forcer. Quand vous voyez les travaux de recherche que Michelin entreprend en France, on est au cœur de cette nouvelle mobilité", estime le patron du groupe.
Pas de hausse du prix des pneus en vue
Non contente d'impacter fortement les prix de l'essence, la hausse du pétrole pourrait-elle aussi rendre nos pneus plus coûteux ? "Pour l'instant, ce n'est pas la perspective", assure Jean-Dominique Senard. "La hausse du pétrole n'impacte que le caoutchouc synthétique, qui représente la moitié du caoutchouc utilisé dans le groupe. Or, le prix du caoutchouc naturel reste, lui, très bas. Il y a un équilibre qui est, aujourd'hui, satisfaisant", précise-t-il.