Dans un "manifeste pour l'emploi" publié vendredi, le patronat de l'intérim propose de fusionner le CDI et le CDD pour donner plus de flexibilité aux entreprises tout en "sécurisant" les parcours des salariés, notamment via un renforcement du compte personnel d 'activité (CPA). L'initiative vise à "faire bouger les lignes" pour "en finir avec les rigidités et les défaillances du marché du travail", explique le manifeste de Prism'emploi, l'organisme patronal du travail temporaire qui représente 90% du secteur, dont le dynamisme porte la reprise des créations d'emploi. Objectif : donner plus de flexibilité aux entreprises tout en "sécurisant les parcours des actifs".
Un "contrat à droits progressifs". "Il faut casser la dualité entre un CDI considéré comme rigide et un CDD synonyme de précarité", a expliqué Gilles Lafon, président de Prism'emploi. Il propose donc de fusionner les deux pour créer un "contrat à droits progressifs", avec un système d'acquisition de droits dans le temps en matière de conditions de rupture du contrat, d'accès à la formation et d'avantages sociaux. Les salariés auraient une indemnité plus élevée que celle allouée en cas de rupture du CDI.
Maintien de l'emploi assuré. Les entreprises verraient les motifs de licenciement "assouplis" et auraient une "visibilité sur le coût de la rupture du contrat", via un plafonnement des indemnités prud'homales notamment - mesure initialement prévue dans la loi Travail mais vite retirée. Ce nouveau contrat devra permettre des "allers-retours" d'une entreprise à l'autre, en cas de difficultés économiques passagères, assurant au salarié un maintien dans l'emploi, et un maintien de ses droits acquis. Prism'emploi suggère aussi la création d'un "contrat d'une durée limitée" pour "répondre aux besoins de flexibilité".
Les salariés dubitatifs. Selon un sondage BVA pour MediaRH.com publié vendredi, plus de neuf salariés français sur dix voudraient voir le code du travail simplifié mais moins d'un sur deux est favorable à un contrat de travail unique, à durée indéterminée (CDI) et plus souple. 52% des sondés disent en effet privilégier le maintien de la coexistence du CDI et du CDD dans le but de favoriser l'emploi. Seuls 47% pensent qu'il faudrait remplacer ces deux formes de contrats par une formule de CDI "plus souple tant pour le salarié que pour l'employeur". Les salariés actuellement en CDD sont plus favorables (65%) au maintien des deux types de contrats.