La bataille sur le prix du porc est relancée. Le cours a lourdement chuté jeudi, en perdant 22 centimes d'euros au kilo. D'abord parce que les industriels n’ont pas voulu respecter le prix fixé par le gouvernement cet été : 1,40 euro le kilo. Un prix « politique », totalement déconnecté du marché selon Bigard, le numéro un du secteur.
Surproduction en Europe. Mais la chute s'explique aussi par la surproduction. Il y a tout simplement trop de cochons à vendre en Europe, du coup le porc est bradé. "En Allemagne comme en Espagne, le coût de la main d'œuvre est deux à trois fois moins élevé qu'en France. Donc forcément, en sortie d'abattoir, la viande est moins chère. C'est surtout sur ce maillon-là que notre viande porcine française se retrouve décalée sur le marché européen ou mondial. Nous perdons plusieurs milliers d'euros par semaine", s'indigne Yves-Hervé Mingan, éleveur de porcs dans le Finistère.
La production porcine a augmenté de 4 % sur les douze derniers mois en Europe. Principalement à cause de l'embargo fixé par la Russie, qui était jusque-là un gros débouché pour les producteurs. Si la situation n'évolue pas, l'interprofession porcine estime que plus de 20 % des éleveurs devront fermer leur exploitation.