Le rapprochement des deux géants français de l'eau et des déchets Veolia et Suez "fait sens" d'un point de vue industriel, a jugé jeudi le Premier ministre Jean Castex, tout en rappelant que l'Etat serait vigilant sur le maintien de l'emploi en France. Veolia s’est lancé dimanche dans une lourde opération de rachat de son concurrent Suez en proposant à Engie de racheter ses 29,9% de participation dans l'entreprise.
"Il faut que ça fasse sens, sans pour autant, et nous y veillerons étroitement, que ça puisse créer des monopoles notamment dans le secteur de l'eau et de l'assainissement (...) et il me semble que l'opération en question fait sens", a argumenté Jean Castex.
"Pérennité de l'emploi" et "logique industrielle"
Par ailleurs, "il faut que ce ne soit pas le prélude à une perte de souveraineté dans ces secteurs stratégiques, et il vaut mieux des investisseurs français que des investisseurs qui témoigneraient (...) d'une perte de souveraineté", a-t-il ajouté. Parmi les conditions "essentielles" pour que l'État voie d'un bon œil cette opération, figure "la pérennité de l'emploi" et la "logique industrielle", a affirmé le chef du gouvernement lors d'une conférence de presse sur le plan de relance.
L'État, actionnaire de référence d'Engie, regarde ce dossier "de près", a encore indiqué le Premier ministre. L’opération a été jugée "particulièrement hostile" par le directeur général de Suez, Bertrand Camus qui a affirmé se mobiliser "pour préserver l'intégrité de Suez".