Facebook a affiché des compteurs largement dans le vert pour le deuxième trimestre 2019, à l'exception du bénéfice net, lourdement affecté par l'amende record des autorités américaines, mais avertit sur un risque de ralentissement côté revenus publicitaires pour la fin de l'année.
Le groupe a réalisé 16,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires, supérieur aux attentes des analystes, et comptait fin juin 2,41 milliards d'utilisateurs mensuels actifs et près de 1,6 milliards d'utilisateurs actifs quotidiens (sur au moins une de ses plateformes, Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger), des chiffres conformes aux attentes des marchés. "Notre deuxième trimestre a été bien mené, avec des optimisations (...) notamment sur l'app Facebook, qui nous ont aidé à combattre la tendance générale du ralentissement", a commenté David Wehner, directeur financier du groupe, lors d'une conférence pour les analystes financiers.
Le réseau social avait "trompé" ses utilisateurs sur leur capacité à contrôler leurs données
Le modèle économique de Facebook repose sur les données personnelles de ses millions d'utilisateurs à travers le monde, qu'il collecte et compile de façon à proposer aux annonceurs de cibler les consommateurs de façon personnalisée et à grande échelle. Trois "vents contraires", tous liés au mouvement global pour le respect de la vie privée, inquiètent M. Wehner. La pression croissante des régulateurs (démontrée notamment par l'encadrement par l'Union européenne de la récolte des données en ligne) touche directement ce modèle économique.
Conséquence attendue de l'amende record de 5 milliards de dollars infligée par les autorités fédérales américaines (FTC), Facebook a publié un bénéfice net en baisse de 50% au deuxième trimestre, à 2,6 milliards de dollars. Son bénéfice par action est du coup ressorti à 91 cents, très inférieur aux attentes. Le réseau social avait déjà mis de côté 3 milliards au premier trimestre en prévision de cette amende et avait annoncé qu'il s'attendait à un montant total pouvant aller jusqu'à 5 milliards. La FTC a qualifié d'historique cette sanction. Après un an d'enquête à la suite du scandale Cambridge Analytica qui a éclaté en mars 2018, elle a conclu que le réseau social avait "trompé" ses utilisateurs sur leur capacité à contrôler leurs données.