Thierry Bolloré, numéro deux de Renault : "nous sommes très fiers d’être au Mondial de l'Auto"

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Thierry Bolloré a présenté lundi les nouveautés de la gamme Renault. © Fabrice COFFRINI / AFP
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avec Emmanuel Duteil , modifié à
Invité d'Europe 1, Thierry Bolloré, directeur général adjoint du Groupe Renault, fait le point sur les nouveautés de la marque au losange présentées à l'occasion du Mondial de l'Auto, à Paris.
INTERVIEW

Drôle d'anniversaire pour le Mondial de l'Auto de Paris. Alors qu'il fête ses 120 ans, le grand raout de l'industrie automobile fait grise mine à cause des défections de certains constructeurs. Volkswagen, Fiat, Opel, Ford, entre autres, ont décidé de zapper le salon parisien. "C’est un phénomène bien connu du fait de la multiplicité des salons. Chaque constructeur est amené à faire des choix et opère là où il l’entend. Mais nous sommes très fiers d’être, nous, bien présents à Paris", réagit Thierry Bolloré, directeur général adjoint du Groupe Renault, invité de l'interview éco d'Emmanuel Duteil, mardi sur Europe 1.

Écoutez l'interview intégrale de Thierry Bolloré à 22h20 dans le journal de la nuit d'Isabelle Millet. Le replay de l'émission est à retrouver ici.

Pour la marque au losange, il est impensable de rater le Mondial de l'Auto, qui attire tout de même plus d'un million de visiteurs à chaque édition. "C’est un salon qui nous expose, à la fois au public et aux acteurs qui sont parties prenantes de l’industrie automobile", rappelle Thierry Bolloré. "Ça nous permet de montrer toutes les nouveautés que nous mettons sur le marché, comme le nouveau Kadjar. Mais surtout, le salon nous fournit des feedbacks de la part de l’ensemble des personnes avec qui nous travaillons et de nos clients."

Trois concept-cars autonomes. En l'absence des gros constructeurs, Renault peut se targuer d'être la tête d'affiche de l'édition 2018, avec un stand XXL et des nouveaux modèles en pagaille. Les visiteurs devraient s'arrêter massivement devant les trois concepts-cars du constructeur français, sorte de variation en trois temps autour du véhicule autonome : le EZ-Go, un "robot-taxi" ; le EZ-Pro, un utilitaire pour livrer des produits en zone urbaine et le petit dernier, le EZ-Ultimo, une "limousine" pour transporter les clients les plus aisés.

"Ce sont les trois orientations que nous testons. L'objectif est de transformer ces réflexions en objets tout à fait concrets, pas plus tard qu'en 2022", assure Thierry Bolloré. Mais au-delà même des seuls concept-cars, ce sont surtout les technologies qu'ils renferment qui sont cruciales pour le développement de Renault. "Nous avons prévu d'avoir des systèmes de conduite autonomes graduellement disponibles, jusqu'au niveau 4 (où le conducteur devient facultatif, ndlr), à partir de 2025", souligne-t-il, avant de préciser que "dès l'année prochaine, la future Clio sera équipée d'un système de conduite autonome de niveau 1 (assistance sur certaines tâches comme la vitesse ou la distance de sécurité, ndlr)".

Entendu sur europe1 :
Le taux de croissance du marché de l'électrique est considérable

Le K-ZE, une nouveauté pour la Chine. À l'occasion du salon, Renault a également levé le voile sur le K-ZE, un SUV électrique destiné au marché chinois. "On démarre en Chine sur un marché de l’électrique qui se développe dans des proportions inimaginables", se réjouit à ce titre Thierry Bolloré. Mais pourquoi ne commercialiser ce nouveau modèle qu'en Chine ? "Parce que le besoin du marché chinois pour l’électrique est le plus avancé dans le monde", répond le numéro deux de Renault.

Thierry Bolloré note ainsi que "la Chine a fait des choix politiques forts pour développer la circulation des voitures électriques". "Ces choix nous amènent à mettre sur le marché chinois des modèles qui ne répondent pas encore aux besoins de l’Europe. Mais puisque nous concevons un véhicule mondial, nous anticipons sur ce qu'on perçoit être les futurs besoins de la mobilité électrique et urbaine ailleurs qu'en Chine", précise-t-il, ajoutant que la sortie du K-ZE dans d'autres pays n'est "pas encore décidée".

Renault mise toujours sur l'électrique. Ce SUV électrique s'inscrit dans la stratégie propre à Renault de miser à fond sur les véhicules électriques. Un choix d'avenir qui peine à payer : en France, ils représentent à peine 1% du marché. "En Europe, un véhicule 'zéro émission' sur trois est un véhicule Renault. Nous avons cinq modèles sur la route depuis plusieurs années", défend Thierry Bolloré, citant en exemple la ZOE, "leader des ventes de voitures électriques" et le Kangoo ZE, qui compte pour "40% du marché de l'utilitaire électrique". "On double les volumes vendus par rapport à l'année dernière. Certes, ce n'est pas 15% du marché, mais les taux de croissance sont considérables."