A partir du samedi 26 septembre, acheter une chaudière ou un chauffe-eau sera plus facile : c’est ce jour-là qu’entre en vigueur l’étiquetage obligatoire de la performance énergétique. Un document qui permet au consommateur de s’orienter vers les appareils les plus performants et donc d’inciter les fabricants à améliorer l’efficacité de leurs produits.
Une étiquette déjà connue. L'étiquetage énergétique n’est pas une nouveauté : il est apparu en 1994 pour les biens d'équipement de la maison : réfrigérateurs, fours ou encore aspirateurs doivent l’arborer en magasin. Un affichage commun à tous les membres de l'Union européenne et obligatoire a été mis en place en 2010. Il permet aux consommateurs de comparer les produits de différentes catégories en indiquant leur niveau d'impact en matière de consommation d'énergie ou encore d'eau, d'émissions polluantes, de gaz à effet de serre et de pollution sonore. La classification s'étale de A+++, pour les produits les plus sobres, à G, pour les plus énergivores.
"Cela permettra de délester le marché des produits les plus inefficaces". Comme ce fut le cas pour les autres appareils ménagers, l’extension de cet étiquetage aux chaudières et chauffe-eau doit permettre au consommateur de comparer les performances énergétiques de chaque produit et donc de choisir le plus efficace. Car le prix d’un produit n’est pas toujours le meilleur indicateur : un appareil peut être plus cher à l’achat mais coûter moins cher à moyen et long terme s’il est moins énergivore.
Les fabricants d’appareils savent que désormais les produits bas de gamme seront pointés du doigt. Ces derniers ont donc commencé à revoir leur offre pour s’adapter à la nouvelle réglementation. "Nous sommes dans une logique sociétale de transparence et cela permettra de délester le marché des produits les plus inefficaces", a ainsi déclaré Anne-Frédérique Gautier, directrice marketing du groupe Ariston, dans les colonnes du quotidien Les Echos.
Les radiateurs électriques, l’étrange exception. Un grand absent sera toutefois épargné par cette valse des étiquettes : les radiateurs électriques, qui sont pourtant bien moins efficaces que les autres moyens de chauffage. Mais le ministère de l’Ecologie a estimé que la différence entre les différents produits était trop mince pour permettre de distinguer leurs performances énergétiques.
Une autre raison peut expliquer ce régime d'exception : les fabricants de radiateurs électriques rencontrent de plus en plus de difficultés depuis que la réglementation thermique 2012 limite la consommation des nouveaux logements à 50 kilowatt-heure par mètre carré et par an. Un seuil qui met hors-jeu la plupart des radiateurs électriques. L’étiquette énergie risquait donc de porter un coup fatal à un secteur déjà en difficulté.
Tout le monde ne joue pas le jeu de l’étiquetage. Si ce système doit permettre d’informer le consommateur et de l’inciter à choisir les produits les plus sobres, encore faut-il que l’acheteur ait accès à ces informations. Or, ce n’est pas toujours le cas, comme l’a montré une récente étude de l’UFC-Que Choisir publiée mi-septembre.
56% des appareils électroménagers vendus en grandes surfaces, boutiques spécialisées ou sur internet en France se révèlent avoir un étiquetage absent ou illisible en matière de consommation énergétique, dénonce l'association de consommateurs. Les magasins physiques apparaissent toutefois meilleurs élèves (taux de conformité de 70%) que les vendeurs sur internet (10%). La France se situe ainsi en dessous de la moyenne européenne, qui totalise un taux d'étiquetage énergétique non-conforme de 48% sur 70.712 produits contrôlés, note l'UFC.