Le taux de chômage, après un coup d'arrêt au 3e trimestre 2016, devrait reprendre sa "légère" décrue jusqu'à la mi-2017, pour atteindre 9,5% de la population active en métropole et 9,8% avec l'outre-mer, selon une note de conjoncture publiée jeudi par l'Insee. Le chômage ne retrouverait donc pas, d'ici à la fin du quinquennat de François Hollande en mai 2017, son niveau du début de mandat : au 2e trimestre 2012, le taux de chômage s'élevait en effet à 9,3% en métropole et à 9,7% en France entière.
Créations d'emplois. Après être remonté au trimestre dernier à 9,7% en métropole (10,0% en France entière), le chômage reculerait à 9,6% (9,9% en France entière) à la fin 2016, puis à 9,5% (9,8%) au 2e trimestre 2017, selon l'institut national de la statistique. A la mi-2017, le taux de l'Insee serait quasi stable (-0,1 point) sur un an. La baisse attendue du chômage, qualifiée de "légère" par l'Insee, serait due à une poursuite des créations nettes d'emplois d'ici à la mi-2017 (104.000 en trois trimestres, dont 88.000 dans le secteur marchand), qui suffiraient à absorber la hausse de la population active (+65.000).
Une hausse relative. Mais, bien qu'en hausse, l'emploi marchand "ralentirait légèrement d'ici mi-2017 car l'effet d'enrichissement de la croissance en emplois lié aux mesures d'abaissement du coût du travail s'amoindrirait", prévient l'Insee. L'institut estime notamment que la montée en puissance du CICE au 1er janvier aurait un impact "faible" sur l'emploi "avant mi-2017". Résultat : le surplus d'emplois engendré par le Pacte de responsabilité et le CICE ne serait que de 20.000 postes au 1er semestre 2017, contre 30.000 au 2e semestre 2016. L'impact de la prime à l'embauche dans les PME serait également de 20.000 emplois supplémentaires début 2017.
Prévision de croissance abaissée pour 2016
L'Insee a par ailleurs abaissé jeudi de 1,3% à 1,2% sa prévision de croissance en France en 2016, en raison notamment des mauvais résultats agricoles, mais prévoit un léger rebond de l'activité au quatrième trimestre, ainsi que sur les premiers mois de l'année 2017. Selon la note de conjoncture trimestrielle de l'institut de statistique, le produit intérieur brut (PIB) devrait augmenter de 0,4% entre octobre et décembre, soit une accélération notable après les 0,2% enregistrés cet été. La croissance devrait ensuite se maintenir sur un rythme modéré, avec 0,3% au premier trimestre puis 0,4% au deuxième trimestre, grâce notamment à la bonne tenue de l'investissement, de la consommation et des exportations.