Vingt mille postes à pourvoir en France dans le transport routier. Après des années de crise, le secteur va mieux et cherche à embaucher, particulièrement des conducteurs de camions, mais aussi des caristes, exploitants, et du personnel dans les fonctions supports. Problème, le métier n’est plus assez attractif et les entreprises peinent à recruter.
"Les CV ne correspondent pas". Le groupe de transports Barré est bloqué par ce manque de candidats. L'entreprise, qui compte 58 camions basés sur deux sites, près de Meaux et de Reims, et dont l'activité se porte bien, souhaiterait recruter cinq chauffeurs mais c’est mission impossible. "On a essayé Pôle emploi, les annonces… Les CV ne correspondent pas, les gens n'ont pas assez d'expérience ou n'ont pas la formation adéquate. Et puis on a des gens qui ont le permis, mais qui ne sont pas des conducteurs dans l'âme", déplore Olivier Marquis, le directeur d'exploitation de la société. "Nos clients nous sollicitent pour différents transports et on n’arrive pas à y répondre. C'est un vrai frein au développement de nos entreprises", regrette-t-il.
Des livraisons décalées. Pour satisfaire les demandes des clients, cette société doit donc parfois décaler des livraisons, ou demander de l'aide à ses concurrentes. Mais ce problème de recrutement se retrouve à l’échelle de tout le secteur. "Aujourd’hui, peut-être qu'un jeune préférera travailler dans le secteur des VTC plutôt que dans le secteur des transports routiers de marchandises ou de voyageurs. Ça paraît peut-être plus souple pour les horaires et plus confortable alors que ce n'est pas forcément la réalité. Certains peuvent avoir des horaires décalés, mais ce n'est pas systématique", confirme Florence Berthellot, déléguée générale de la Fédération nationale du transport routier.
Pour trouver une solution à cette pénurie de main-d'œuvre, plusieurs organisations patronales du secteur ont lancé une grande enquête pour savoir où se concentrent les besoins. Dans le même temps, une campagne de communication va être lancée pour attirer des jeunes dans ce secteur où la moyenne d’âge dépasse aujourd’hui les 50 ans.