L'égalité femmes-hommes, loin d'être une priorité financière pour l'Etat

"Dans le budget de l'Etat, les dépenses en faveur des droits des femmes et de l'égalité ont très peu varié dans le temps et restent faibles", dénonce un rapport.
"Dans le budget de l'Etat, les dépenses en faveur des droits des femmes et de l'égalité ont très peu varié dans le temps et restent faibles", dénonce un rapport. © THOMAS SAMSON / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Malgré ses efforts, la France demeure en retard par rapport à ses homologues espagnols et canadiens, révèle un rapport présenté jeudi.

Malgré les discours et les engagements, l'égalité femmes-hommes est loin d'être une priorité financière pour l'Etat et les fondations privées, dénoncent jeudi cinq organisations parmi lesquelles le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE). "En France, en 2016, l'égalité femmes-hommes reste une thématique sous-financée", constatent les auteurs d'un rapport intitulé "Où est l'argent pour les droits des femmes?", qui sera présenté dans l'après-midi à la ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol.

Des dépenses qui "restent faibles". Les cinq organisations coauteurs du rapport -Comité ONU Femmes France, Fondation des femmes, Fonds pour les femmes en Méditerranée, Women's worlwide web (W4) et HCE- disent vouloir "tirer la sonnette d'alarme". "Dans le budget de l'Etat, les dépenses en faveur des droits des femmes et de l'égalité ont très peu varié dans le temps et restent faibles", estiment les auteurs. Ils relèvent que le gouvernement "est loin" d'avoir suivi la recommandation émise en 2013 par le HCE "d'un doublement a minima" du budget du ministère des Droits des femmes d'ici à 2017.

En 2016, le budget consacré au programme pour l'égalité entre les femmes et les hommes dépendant du ministère était de 26,9 millions d'euros soit en augmentation de 6,7% par rapport à 2015.

La France en retard sur ses voisins. Le budget que la France consacre à la lutte contre les violences faites aux femmes est presque 40% moins élevé que celui de l'Espagne. Idem, si l'on compare avec le Québec où le Conseil de statut de la Femme (CSF) dispose de 25 salariées, alors qu'en France le Haut conseil à l'égalité ne possède pas de budget autonome et "seulement trois salariées" auxquelles s'ajoutent deux personnes mises à disposition par le ministère des Affaires étrangères et les services du Premier ministre, déplorent les auteurs.

Face à ce constat, le rapport propose la création d'un fonds national alimenté par 1% des rentrées fiscales annuelles issues de la lutte contre l'évasion fiscale. Il suggère aussi de développer une vaste campagne de sensibilisation afin de susciter d'avantage l'intérêt du public à cette cause.


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