Législatives 2024 : le programme du Nouveau Front populaire en opposition avec les règles budgétaires européennes ?

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Barthélémy Philippe / Crédits : EMMANUEL DUNAND / AFP , modifié à

Le programme du Nouveau front populaire pourrait-il mener la France vers la faillite ? Augmentation du SMIC à 1.600 euros, indexation des salaires sur les prix, retour de la retraite à 62, puis à 60 ans... Les dépenses à engager ont été estimées à 150 milliards d’euros. Beaucoup de frais dans le contexte actuel.

Le programme du Nouveau Front populaire pourrait-il mener la France vers la faillite ? Augmentation du SMIC à 1.600 euros, indexation des salaires sur les prix, retour de la retraite à 62, puis à 60 ans... L'ensemble des dépenses à engager a été chiffré à 150 milliards d’euros. C'est sans doute beaucoup trop dans le contexte actuel où coup sur coup, la note tricolore a été dégradée par l’agence Standard and Poor's et la commission européenne vient d'ouvrir une procédure pour déficit excessif à l’encontre de la France, une première depuis 2017. Tout ça ne préoccupe pas vraiment les chefs de file du Nouveau front populaire. 

Visiblement, la gauche ne voit pas d’urgence à ramener le déficit public sous les 3% du PIB, comme l’exige pourtant le pacte de stabilité européen. C’est l’Insoumis Eric Coquerel, qui l’a dit lors d’une audition au Medef : "Nous n’allons pas regarder à la virgule le déficit en 2027 si on doit par exemple dépasser les 3%".

 

Un risque de se faire à nouveau sanctionner

Un choix politique risqué selon Charles-Henri Colombier, économiste chez Rexecode : "Désormais, Bruxelles peut imposer des sanctions aux États qui ne respectent pas leur programme budgétaire, de l’ordre de 0,05% du PIB tous les 6 mois, c’est à peu près 1,5 milliard d’euros pour la France.

 

Dans l’hypothèse où le gouvernement français irait dans une confrontation directe avec Bruxelles, on peut tout à fait imaginer que ce type de sanction finisse par s’appliquer". En cas d’accession au pouvoir, le Nouveau Front populaire compte même réclamer la révision des règles budgétaires à ses partenaires européens. Mais ses chances d’aboutir sont très minces : le nouveau pacte budgétaire vient tout juste d’être renégocié.