L'électricité en France n'est plus la moins chère d'Europe

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Baptiste Morin, édité par Laura Laplaud / Crédits photo : THOMAS SAMSON / AFP

En quelques mois, la France est passée de la première à la troisième place dans le classement des pays pratiquant les tarifs de l'électricité les plus bas. La disparition progressive du bouclier tarifaire et les récentes hausses du prix de l'électricité ne vont certainement pas arranger son classement.

Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, a mis les choses au clair  : "Nous allons retirer le bouclier énergétique, mais le prix de l'électricité n'augmentera pas de plus de 10% au 1er février, et sur l'ensemble de l'année 2024", a-t-elle déclaré vendredi matin au micro d'Europe 1-CNews. Une bonne nouvelle puisque la Commission de régulation de l'énergie (CRE), gendarme du secteur, avait évoqué une hausse de 10 à 20%. En revanche, la France n'est plus le pays européen où les factures d'électricité sont les moins salées.

Une électricité moins chère en Espagne ou en Italie

C'était un motif de fierté, un luxe. Grâce au parc nucléaire et au bouclier tarifaire, la France était le pays d'Europe qui payait le moins cher son électricité. Mais depuis les récentes hausses du prix du tarif réglementé (15% en février, 10% en août), l'électricité coûte désormais moins cher ailleurs en Europe. "Actuellement, les prix sur le marché français sont plutôt élevés. Le parc nucléaire produit moins que précédemment, ce qui pousse les prix à la hausse. Quand on combine cela avec la fin du bouclier tarifaire, cela engendre des hausses de prix. Aujourd'hui, on a une électricité qui va être plutôt moins cher dans des pays comme l'Espagne ou l'Italie", explique Sylvain Le Falher, cofondateur du comparateur Hello Watt.

Il va probablement falloir s'habituer à cette situation. Sans bouclier tarifaire, le kilowattheure deviendrait plus cher en France qu'en Allemagne, qu'aux Pays-Bas ou qu'en Belgique. Or, la sortie de ce dispositif est programmée pour la fin d'année prochaine. Une nouvelle augmentation, dès février 2024, n'est pas à exclure.