Avec 142 gigawatts (GW) de capacités existantes, l'énergie éolienne est devenue l'an dernier la troisième source de production d'électricité dans l'Union européenne (UE). Il y a eu cependant moins de nouvelles éoliennes terrestres installées, selon un bilan publié mardi par les industriels du secteur.
1ère énergie renouvelable. 12.800 mégawatts (12,8 GW) de nouvelles capacités éoliennes ont été installées dans l'UE en 2015, soit 6,3% de plus qu'en 2015, détaille dans son bilan annuel l'Association européenne de l'énergie éolienne (EWEA), qui rassemble les acteurs industriels européens de la filière. L'éolien est désormais la première énergie renouvelable d'Europe en terme de capacités et représente 15,6% du parc électrique, doublant de peu l'hydroélectricité (15,5%), mais toujours derrière le gaz (21,1%) et le charbon (17,5%). L'énergie du vent a satisfait 11,4% de la consommation de courant de l'UE, selon les estimations de l'EWEA.
Recul de l'éolien terrestre.L'Allemagne possède toujours le premier parc éolien d'Europe (45 GW), devant l'Espagne (23 GW), le Royaume-Uni (13,6 GW) et la France (10,4 GW). Si l'éolien en mer a confirmé son développement massif, notamment dans les pays d'Europe du Nord avec un doublement des installations, l'éolien terrestre a lui marqué sérieusement le pas (-7,8%).
Changement de politique. C'est "le contrecoup des changements de soutiens (publics) intervenus depuis le début de la décennie", explique l'EWEA, qui estime aussi que "l'incertitude réglementaire reste un défi de taille en Europe, particulièrement dans le terrestre". A l'initiative de la Commission européenne, les énergies renouvelables sont appelées à être moins soutenues directement via des tarifs d'achats et à être intégrées progressivement sur le marché de l'électricité. De nombreux pays sont ainsi en train de revoir leur politique de soutien, comme l'Autriche, la France, la Pologne ou l'Allemagne. Le Royaume-Uni a même décidé de supprimer les subventions à l'éolien terrestre à partir d'avril 2016.