Le premier syndicat agricole français, la FNSEA, a salué vendredi le blocage par Emmanuel Macron du traité commercial controversé entre l'Union européenne et le Mercosur, sur fond de discorde environnementale avec le Brésil, à la veille du G7. "Je salue la décision de sagesse d'Emmanuel Macron de bloquer la signature de l'accord Mercosur. Les arguments de la FNSEA ont été entendus !" a tweeté la présidente du syndicat Christiane Lambert vendredi après-midi.
Une "décision de sagesse"
"Les agriculteurs suivront les débats du sommet du G7 avec intérêt", ajoute la patronne de la première organisation d'agriculteurs en France, qui s'oppose depuis des mois, aux côtés de l'ensemble des organisations agricoles françaises, à cet accord de libéralisation commerciale signé en juin après plus de 20 ans de négociations, ainsi qu'à celui déjà signé avec le Canada, le CETA.
Dans un communiqué commun avec les Jeunes agriculteurs (JA), la FNSEA estime que le "non" de la France au Mercosur est une "décision de sagesse" pour "tous les agriculteurs français et européens", car le traité "allait offrir en pâture l'agriculture française, en ouvrant les portes du marché européen à des produits ne respectant pas les normes de production françaises et européennes".
L'accord menace en particulier l'existence même du secteur de l'élevage bovin français et irlandais. "Pour la FNSEA et les JA, cette décision doit constituer une réelle prise de conscience de la part de nos décideurs politiques pour bâtir un commerce international qui se base sur des règles de concurrence loyales et transparentes", ajoute le communiqué.
Représailles contre le Brésil
Vendredi, et alors que des feux de forêt se propagent rapidement dans toute l'Amazonie, Emmanuel Macron a estimé que son homologue brésilien Jair Bolsonaro avait "menti" sur ses engagements en faveur de l'environnement, tout en annonçant son opposition au traité de libre-échange UE-Mercosur.
Cet accord entre l'UE et les quatre pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) est suspendu à un engagement spécifique des signataires à mettre en oeuvre l'accord de Paris sur le climat, et donc à "promouvoir la contribution positive du commerce vers un développement à faible émission de gaz à effet de serre".