Le déficit budgétaire français s'est creusé de 9,9 milliards d'euros en octobre par rapport au même mois de 2017, pour atteindre 87 milliards d'euros, a indiqué mardi le ministère des Comptes publics dans un communiqué.
Les dépenses augmentent, les recettes reculent. Selon le ministère, les dépenses du budget général de l'Etat ont augmenté de 4,9 milliards d'euros en un an, atteignant 282,8 milliards d'euros, contre 277,9 milliards d'euros au 31 octobre 2017. Les prélèvements sur recettes ont baissé quant à eux de 800 millions d'euros, pour atteindre 49,7 milliards, sous l'effet notamment "du remplacement d'une partie de la dotation globale de fonctionnement des collectivités territoriales par le transfert d'une fraction de TVA aux régions", entré en vigueur le 1er janvier 2018, précise Bercy.
Les recettes (nettes des remboursements et dégrèvements), de leur côté, ont reculé de 6,1 milliards d'euros, s'établissant à 254 milliards contre 260,1 milliards à la fin du mois d'octobre 2017, indique le ministère. Cette dynamique s'explique par la diminution des recettes fiscales (-6,6 milliards sur un an), liée aux baisses d'impôts décidées par le gouvernement, et notamment à la diminution de de la taxe d'habitation pour 80% des ménages, entrée en vigueur cet automne. L'impact de la suppression de l'ISF, remplacée depuis janvier par un impôt sur la fortune immobilière, n'a pas encore été évalué.
Areva continue à peser sur les comptes. Le solde des "comptes spéciaux", utilisé pour des opérations budgétaires ponctuelles et spécifiques, comme par exemple la vente d'actions publiques, s'est pour sa part établi à -8,6 milliards d'euros contre -8,9 milliards fin octobre 2017. Deux opérations exceptionnelles sont en effet survenues en 2017 sur les comptes spéciaux, qui ne seront pas reconduites en 2018, rappelle Bercy : la reprise du solde du compte de commerce "Soutien financier au commerce extérieur" sur le budget général, et la recapitalisation des entreprises du secteur de l'énergie, notamment Orano (ex-Areva).