À la veille du "Climate finance day", les banques françaises prennent-elles leur part dans la transition écologique vers une économie bas carbone ? Dans les colonnes du Journal du dimanche, Frédéric Oudea, président de la Société générale et de la Fédération bancaire française, assure qu'en matière de finance verte, "les banques françaises sont en pointe".
"Les banques se bousculent pour participer à la finance verte", explique d'entrée Frédéric Oudea, selon qui ces établissements financent les énergies renouvelables. Mais, reconnaît-il, "les problèmes de stockage de l'électricité produite ne sont pas réglés". De plus, dans certains pays en voie de développement, "il est moins facile d'accompagner ces projets (...) en raison du risque pays".
En matière de finance verte, "les banques françaises sont en pointe", assure encore le banquier, rappelant que "quatre d'entre elles figurent dans le top 10 du classement mondial". "La somme des encours des six plus grandes dans le renouvelable a atteint plus de 37 milliards d'euros en 2018, en hausse de 41% en deux ans", dit-il également. "Nos banques sont les plus actives au monde et elles sont toutes en train d'accélérer dans ce domaine".
"Un basculement brutal n'est pas possible"
Toutefois, estime Frédéric Oudea, "un basculement brutal" vers une finance intégralement verte "n'est pas possible". Ainsi, sur l'interdiction aux banques de financer le charbon, le banquier explique que "nous ne finançons plus déjà plus de nouveaux projets de mines et de centrales thermiques". Mais, ajoute-t-il, "nous ne pouvons pas laisser en plan tout de suite nos clients concernés". Cependant, précise le président de la Fédération bancaire française, "nous les prévenons qu'à compter d'une certaine date, s'ils n'évoluent pas, nous cesserons de les financer".
Concernant un calendrier de sortie du charbon, les banques françaises "feront connaître d'ici mi-2020 leur trajectoire de sortie du charbon, et ce à l'échelle mondiale", annonce Frédéric Oudea. "Nous devrons en sortir d'ici 2030 dans les pays de l'Union européenne et de l'OCDE, et d'ici 2040 dans les autres pays".