Les chauffeurs de Megabus étaient en grève vendredi pour réclamer un plan social de haut niveau, prévoyant de manifester en matinée devant Bercy, après une opération escargot avortée à l'aube sur le périphérique parisien.
Ils nous "ont vendu du rêve". Vendredi à 6 heures, seuls trois autocars avaient réussi à sortir du dépôt de bus, quai de Bercy, pour rouler sur le périphérique. Une vingtaine de chauffeurs sont restés à quai, leurs clefs ayant été "cachées" pour qu'ils ne sortent pas et un car garé en travers de la sortie. Ils n'ont pas forcé le passage : "on n'est pas là pour abîmer le matériel, on est des professionnels de la route, pas des voyous. Derrière, il y a des familles, des enfants, on se bat surtout pour eux", a expliqué Rachid Tamar, conducteur venu de Lyon. Il y a un an, "ils nous ont démarchés", "vendu du rêve". "On a tous quitté des CDI", certains ont déménagé, acheté des maisons à crédit, pour aujourd'hui "nous dire 'merci, au revoir'", poursuit-il.
Négociations "au point mort". Un rassemblement est prévu à 11 heures devant le ministère de l'Économie, où une délégation doit être reçue par des représentants de Bercy, du Travail et des Transports, selon des sources concordantes. Une grève a été lancée par une intersyndicale CGT-CFDT-Unsa jeudi, au lendemain d'une rencontre avec la direction infructueuse. "Les négociations sont au point mort", l'autocariste "ne propose que 2.000 euros" d'indemnités supralégales de licenciement, insuffisant au regard du "préjudice subi" selon Natasha Pinçon, représentante du personnel.
Perte de son unique contrat. Lancée dans le sillage de la libéralisation du marché créée par la loi Macron, la compagnie, qui compte 34 autocars et 175 salariés, cessera prochainement ses activités, privée de son unique contrat de prestation avec l'allemand Flixbus.