Les chômeurs sont pessimistes sur leurs chances de décrocher un emploi dans leur région, mais la plupart refusent de déménager, selon un sondage CSA pour le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) publié lundi.
L'Île-de-France épargnée par la morosité. Une large majorité (69%) des chômeurs interrogés jugent "mauvaises" leurs perspectives d'embauche dans leur territoire dans les trois prochains mois. "Ce pessimisme est généralisé, quels que soient leur âge ou leur niveau de diplôme", note l'institut de sondage. Il atteint des sommets dans les communes rurales (77%) et seuls les demandeurs d'emploi franciliens sont un peu plus optimistes: 49% pensent qu'ils ont de "bonnes" chances.
Le déménagement exclu mais pas la reconversion professionnelle. Les raisons de ce pessimisme: 55% ne trouvent "pas assez d'offres d'emploi correspondant à (leurs) qualifications", 43% "pas assez d'offres d'emploi" quelles qu'elles soient et 38% "pas assez d'offres d'emploi correspondant à (leurs) aspirations". Pour les personnes à la recherche de leur premier emploi, une autre difficulté surgit, le "problème de transports", cité par 37% d'entre eux. Mais, malgré les difficultés, plus d'un chômeur sur deux (55%) exclut de déménager, les femmes en tête (62%). Les premiers freins à la mobilité sont la peur d'être éloigné de ses proches (45%) et le coût du déménagement (38%). En revanche, 46% des chômeurs sont prêts à "changer de métier", 43% à "accepter un emploi à temps partiel" et 42% à "suivre une formation".
Les chômeurs mais aussi les salariés ont peur pour leurs enfants. Du côté des salariés, la situation est moins sombre. La plupart (64%) ont trouvé "facilement" un emploi correspondant à leur profil. Les salariés sont aussi plus optimistes que les chômeurs sur l'avenir de leur territoire. 64% pensent par exemple que leur région est "bien préparée pour s'adapter aux évolutions économiques récentes". Mais salariés et chômeurs sont pessimistes pour leurs enfants: 57% des salariés et 68% des chômeurs ne pensent pas que leur territoire leur garantira un niveau d'emploi suffisant. A contre-courant, la palme de l'optimisme revient aux salariés du Pays de la Loire : 82% ont foi en l'avenir de leur région et 57% pensent qu'elle offrira assez d'emplois à leurs enfants.