Au lendemain de l'annonce d'une augmentation générale de 3,5% pour les fonctionnaires dès le 1er juillet, le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini a assuré mercredi que les collectivités auraient "les moyens" budgétaires pour "faire face" à cette hausse des salaires. "Avec mon collègue Christophe Béchu, ministre délégué aux Collectivités territoriales, nous avons réuni les employeurs territoriaux la semaine dernière pour aborder ces questions", a déclaré le membre du gouvernement sur LCI.
Donner des moyens aux collectivités
"Nous serons au rendez-vous pour donner les moyens aux collectivités territoriales de faire face", a garanti Stanislas Guerini. Selon lui, les maires et autres présidents de départements "demandent de la visibilité sur les dotations de l’État", dans un contexte où les revalorisations salariales des quelque deux millions d'agents publics territoriaux devraient coûter à leurs employeurs près de 2,3 milliards d'euros en année pleine.
"L’engagement que nous prenons, c’est de leur donner cette visibilité dans les discussions budgétaires qu’on aura à l’automne, et je crois une visibilité pluriannuelle, une capacité à se projeter dans le quinquennat", a fait valoir le ministre de la Fonction Publique.
Stanislas Guerini assure ne pas avoir diminué l'enveloppe budgétaire allouée par l'État aux collectivités (les DGF) lors du quinquennat précédent. "C’est exactement la même logique qui doit prévaloir dans ce quinquennat", a-t-il conclu.
Une hausse de 115 millions d'euros en 2022
Depuis l'annonce en mars du dégel du point d'indice, la base de rémunération commune aux 5,7 millions d'agents publics, les collectivités se sont régulièrement inquiétées de leur capacité à la financer. Mardi 28 juin, l'Association des départements de France (ADF) avait ainsi regretté dans un communiqué les "fortes implications" des augmentations générales sur le budget des collectivités territoriales.
Le dégel du point d'indice "représentera une hausse de près de 115 millions d’euros sur 2022 et 230 millions en année pleine pour les Départements", avait chiffré l'ADF. Le porte-parole de la Coordination des employeurs territoriaux, Philippe Laurent, a pour sa part souligné que les collectivités n'étaient pas "assises sur un tas d'or".
Tendues pendant le premier quinquennat d'Emmanuel Macron, les relations entre l'État et les collectivités se sont encore crispées quand le camp présidentiel a annoncé son intention, pendant la dernière campagne, de demander 10 milliards d'euros d'économies aux collectivités au cours des cinq prochaines années.