Alors que le début du quinquennat a été marqué par une avalanche de plans sociaux, la France a ouvert, en 2016, autant d'usines qu'elle en a fermées. Plusieurs facteurs ont joué, parmi lesquels la présence de commissaires au redressement productif.
Plus de 2.000 dossiers gérés en 2016. L'an dernier, les 22 commissaires au redressement productif ont pris en charge 2.094 dossiers - qui représentent 287.000 emplois -, selon les informations d'Europe 1. Parmi ceux-là, le cas de la filiale de construction Sotralentz, où 800 emplois étaient menacés. Il y a deux semaines, le commissaire au redressement productif a trouvé plusieurs repreneurs, a convaincu les banques de suivre le projet, et a échelonné les remboursements à l'Urssaf. Grâce à cela, 500 emplois ont été sauvés. L'entreprise de chariots Caddie, qui avait frôlé la disparition en 2014, est parvenue, quant à elle, à signer un très gros contrat avec le groupe d'hypermarchés Carrefour.
"Les entreprises nous contactent trop tardivement". Jacques Muller, ancien inspecteur du travail, est l'un de ces commissaires du redressement productif. Il est présent depuis le début et reconnaît que tous les dossiers ne sont pas couronnés de succès. "Il peut nous arriver d'échouer, souvent pour des raisons relativement simples : les entreprises nous contactent trop tardivement. Lorsque nous entrons dans le dossier, les difficultés sont parfois telles que notre capacité d'intervention s'en trouve altérée", déplore-t-il. En effet, les entreprises ignorent bien souvent l'existence de ces commissaires ou n'osent pas aller les voir.
Agir plus tôt. C'est pourquoi la Bourgogne teste un nouveau dispositif, censé pouvoir repérer des entreprises qui connaissent à la fois une baisse d'effectif et des retards de paiement à l'Urssaf. Un ensemble de signaux qui peuvent laisser penser que l'entreprise est en difficulté, et qui peuvent amener à une prise de contact, avant qu'il ne soit trop tard.