Proposer "un travail pour tous, même une heure par semaine", et compenser par un revenu de "subsistance" : l'Assemblée des départements de France (ADF) a plaidé mercredi pour une réforme du RSA, proposant avec les économies générées "un travail à tous" et un accompagnement personnalisé.
Le RSA, "une allocation pauvreté". "Le RSA est obsolète. C'est une allocation pauvreté, on ne peut pas s'en satisfaire", a expliqué Frédéric Bierry, président de la commission des affaires sociales de l'ADF et président LR du Bas-Rhin, en présentant à la presse un rapport sur "les politiques de retour à l'emploi" des départements.
Hausse du coût du RSA. Dans ce plaidoyer pour "un travail universel", l'ADF constate que "le coût du RSA est passé de 7,1 milliards d'euros en 2010 à plus de 10 milliards en 2017" et qu'il "peine à inclure dans la société les Français en grande difficulté". "Le contexte économique est plus favorable, le chômage baisse, mais cela ne bénéficie pas au public en précarité. 45% des bénéficiaires du RSA sont au chômage depuis plus de 4 ans, et, dans le même temps, on compte 330.000 emplois non pourvus en 2017", a poursuivi Frédéric Bierry.
Un partenariat avec Pôle emploi ? L'ADF propose donc de financer une "activité de travail systématique", même une heure par semaine, avec "un accompagnement personnalisé" et "un complément de revenu de subsistance permettant de combler les besoins spécifiques de la personne au-delà de ses capacités de travailler". Cela serait possible via un partenariat, géré par les départements, entre Pôle emploi, les communes et le tissu associatif, a développé Frédéric Bierry.
Contre le revenu de base. Par cette volonté, l'ADF se désolidarise de la campagne menée par 13 départements, à majorité de gauche, qui demandent l'expérimentation d'un revenu de base, versement mensuel unique issu de la fusion des minima sociaux. Selon elle, cela "supprimerait l'accompagnement nécessaire, générant de l'isolement social". Depuis les années 1980, les départements ont la compétence de l'aide sociale. Avec la hausse des bénéficiaires, notamment du RSA, ils demandent depuis plusieurs années une participation accrue de l'Etat.