Les dirigeants de FO réunis à Paris pour élire leur secrétaire général

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Quelque 200 cadres de Force ouvrière se réunissent mercredi dès 9h30 au siège de la confédération, dans le 14ème arrondissement de Paris. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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avec AFP , modifié à
Mercredi et jeudi, les dirigeants de FO vont devoir choisir leur nouveau dirigeant parmi trois candidats : Patrice Clos, Christian Grolier et Yves Veyrier.

Quelque 200 cadres de Force ouvrière se réunissent mercredi et jeudi pour élire le secrétaire général de la confédération et débattre de la crise qui la secoue depuis les révélations de l'existence d'un fichier controversé et la démission de Pascal Pavageau. Réuni dès 9h30 au siège de la confédération, dans le 14ème arrondissement de Paris, le Comité confédéral national (CCN), sorte de parlement de FO constitué des dirigeants des fédérations, des unions départementales (UD) et des instances dirigeantes, promet deux journées tendues, après des semaines de tractations.

Trois candidats. Les responsables devront choisir entre Patrice Clos, 53 ans, numéro un de la fédération des transports et de la logistique, Christian Grolier, 52 ans, secrétaire général de la fonction publique, et Yves Veyrier, 60 ans, membre du bureau confédéral (la direction).

Des débats pour déminer la situation. Les débats risquent d'être houleux, non seulement pour choisir le numéro un, mais également à cause du fichier révélé par le Canard enchaîné début octobre où certains cadres sont affublés de qualificatifs comme "niais", "complètement dingue", "anarchiste", ou encore "trop intelligent pour entrer au bureau confédéral". Ce document a entraîné la démission de Pascal Pavageau à peine six mois après son élection.

Pour déminer la situation, il est prévu que tous les responsables souhaitant s'exprimer à la tribune puissent le faire, une occasion dont comptent se saisir plusieurs dizaines d'entre eux, selon des responsables. C'est seulement ensuite que le successeur de Pascal Pavageau sera élu, certains responsables tablant sur mercredi, d'autres jeudi.

Ligne "revendicative" ou ligne "réformiste" ? Parmi les trois candidats, compliqué de dire "qui tient la corde", a assuré un haut dirigeant, quand pour trois autres, le match serait serré entre Christian Grolier et Yves Veyrier. La crise à FO a remis au goût du jour les divergences internes. Il y a les partisans d'une ligne "revendicative", basée sur les mobilisations (grèves, manifestations), défendue par Pascal Pavageau et largement validée au congrès d'avril. Patrice Clos et Christian Grolier sont proches de ce courant. Il y a également une ligne dite "réformiste", basée sur la concertation, défendue en fin de mandat par Jean-Claude Mailly dont Yves Veyrier est proche.

Dans un climat interne délétère depuis cinq semaines, les rumeurs vont bon train sur les trois candidats, notamment sur leur penchant "anarchiste" (Clos), "trotskiste" (Grolier) ou "pro-Macron" (Veyrier), qu'ils démentent. Yves Veyrier s'est ainsi défendu la semaine dernière dans un courrier aux militants d'être "trotskiste" ou "macronisme compatible", se présentant comme "réformiste militant", "déterminé à œuvrer pour l'émancipation de la classe ouvrière".