Les économies à réaliser sur les budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale devront atteindre "au moins 20 milliards d'euros" en 2025, et non plus les 12 milliards envisagés jusqu'ici, a annoncé mercredi le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave. "Compte tenu des résultats 2023" des finances publiques et "de la révision de nos prévisions de croissance en 2024", abaissée de 1,4% à 1%, "je dois vous dire en transparence que (...) nous devons vraisemblablement porter notre effort de douze à au moins 20 milliards d'euros d'économies supplémentaires", a annoncé lors d'une audition à l'Assemblée nationale le ministre.
>> LIRE AUSSI - Retraite, chômage, santé... Dans les pistes d'économies de Bercy, les dépenses sociales
Ce dernier est venu avec le ministre de l'Économie Bruno Le Maire pour présenter l'annulation de dix milliards d'euros de crédits de l'État pour 2024. Les 20 milliards porteront pour leur part l'an prochain à la fois sur l'Etat et la Sécurité sociale.
"Une conjoncture moins favorable et des taux d'intérêt élevés"
"Les annulations" de cette année "ne sont qu'une première étape", a prévenu Thomas Cazenave, considérant que "nous sommes entrés dans un nouveau contexte des finances publiques marqué par une conjoncture moins favorable et des taux d'intérêt élevés". "Nous savons d'ores et déjà que la cible de déficit public à 4,9 % - en 2023 - sera nettement dépassée", a-t-il confirmé.
Thomas Cazenave a cependant souligné que l'obligation d'ajuster le budget de l'Etat de dix milliards d'euros en 2024 - des annulations qui doivent être pérennes, a-t-il insisté - venait de moindres recettes en 2023 par rapport aux prévisions, mais que les dépenses ont été "tenues", avec "six milliards d'euros de dépenses en moins". Il a indiqué que l'Etat avait "encaissé 7,7 milliards d'euros" de moins de recettes que prévu l'an dernier, notamment 4,4 milliards d'euros de moins d'impôt sur les sociétés, 1,4 milliard de moins de TVA, 1,4 milliard de moins d'impôt sur le revenu. Comme Bruno Le Maire avant lui, il a cependant considéré que les économies de 2024 "ne sont pas une cure d'austérité".
>> LIRE AUSSI - Concurrence : qu'est-ce que le DMA, la réglementation européenne qui s'attaque aux GAFAM ?
"Nous ne renonçons en rien à notre ambition écologique (...) nous ne remettons pas en cause les effectifs prioritaires dans les services publics ou pour la protection des Français, nous respectons les engagements des lois de programmation des armées, de l'intérieur, de la recherche, nous ne remettons pas en cause les chantiers prioritaires de l'éducation nationale", a-t-il énuméré. "Nous n'arrêtons pas notre soutien au développement de l'aide publique au développement", a-t-il affirmé aussi.