Les éleveurs poursuivent les blocages d'autoroutes

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© JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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N.M. et B.B avec Aude Vernuccio et AFP , modifié à
Mardi, c'est en Lorraine que les éleveurs manifestent. Une réunion se déroule également entre représentants des éleveurs et le secteur bancaire. 

Les éleveurs ne se contentent décidément pas des promesses des ministres ou de celles du président de la République. Ils ont décidé de maintenir une pression continue. Après des contrôles aux frontières lundi, blocages et réunions ont repris mardi.

Les infos à retenir 

• En Lorraine, les éleveurs ont installé des barrages filtrants sur l'A31 reliant Metz au Luxembourg depuis 8h30

• Les jeunes éleveurs pourront rembourser leurs prêts plus tard

• Mercredi, le Premier ministre, Manuel Valls, se rendra dans le Gers avec Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture

L'autoroute Metz-Luxembourg paralysée. Après la Mayenne, la Sarthe, les frontières avec l'Allemagne et l'Espagne lundi, c'est du côté de la Lorraine que les tracteurs manifestent mardi. Les éleveurs ont installé des barrages filtrants sur l'A31 près de Metz, à proximité de l'échangeur où cette autoroute croise l'A4 Paris-Metz-Strasbourg, a précisé le président de la FDSEA de Moselle, Jean-Marc Brême. "Nous allons contrôler tous les camions frigorifiques, pour repérer la viande d'importation", a annoncé le syndicaliste agricole. Des déviations ont été mises en place, ce qui entraîne "plusieurs kilomètres de retenue", selon la préfecture. Mais aucun automobiliste n'était bloqué au niveau des barrages filtrants, a constaté un photographe de l'AFP.

Auparavant, ils avaient déversé du fumier devant un magasin Métro et un restaurant McDonald's de Metz. Un autre barrage filtrant a par ailleurs été installé à Phalsbourg (Moselle), à une centaine de kilomètres plus à l'Est, où se rejoignent la N4 (axe Nancy-Strasbourg) et l'A4 (axe Metz-Strasbourg).

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Le festival de jazz de Marciac dans le viseur. Mardi, Stéphane Le Foll était annoncé à Marciac, hôte depuis lundi du plus important festival de jazz de France. Quelques centaines d'agriculteurs en colère ont donc dressé des barrages filtrants aux entrées du village gersois. A l'entrée sud, en provenance de Tarbes, un agriculteur distribuait des tracts où était inscrit "WANTED" au-dessus d'une photo du ministre de l'Agriculture. Les agriculteurs ont également "contrôlé l'ensemble des restaurants de la ville", a déclaré le président de la Fédération Départementale des Syndicats d' Exploitants Agricoles (FDSEA) du Gers Bernard Malabirade. "On a trouvé de la viande de toutes provenances. On a mis une affichette devant certains restaurants, 'viande de nulle part' ou 'viande d'ici' si elle était française", a-t-il précisé. Selon les éleveurs du Gers, 350 d'entre eux se sont mobilisés mardi pour cette action

La cantine de la préfecture de Haute-Normandie prise d'assaut. Des éleveurs en colère ont "contrôlé" mardi à Rouen la provenance des produits alimentaires utilisés dans la cantine de la préfecture de Haute-Normandie, dénonçant la présence de viande et de légumes d'origine étrangère.  "A la préfecture, on a trouvé de la terrine de lapin chinoise, du boeuf espagnol, de la joue de porc congelée allemande, des champignons de Paris polonais, des tomates belges", a indiqué à la presse Stéphane Donckele, secrétaire général de la FDSEA de Seine-Maritime. "Il y avait aussi beaucoup de produits conditionnés en France mais dont l'origine était incertaine", a-t-il précisé

Les jeunes éleveurs pourront rembourser leurs prêts plus tard. Les négociations autour du plan d'aide annoncé mercredi dernier se poursuivent. Mardi, des représentants des éleveurs et du secteur bancaire en présence d'Emmanuel Macron, ministre de l'Economie et de Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, sont installés autour d'une table. Il en est ressorti une mesure : les jeunes éleveurs en difficulté pourront bénéficier d'un report du remboursement de leur dette. Concrètement, des "cellules d'urgence" regroupant l'Etat, les banques et la Médiation du crédit vont étudier au cas par cas les dossiers des exploitations les plus en difficulté pour restructurer leurs prêts, c'est-à-dire allonger la durée de remboursement afin de réduire les annuités (montant remboursé chaque année à la banque).

La stratégie ? Ne pas avoir de stratégie. Les éleveurs continuent leur mobilisation mais veulent conserver l'effet de surprise. Caen, Mont-Saint-Michel, sud de Toulouse, Mayenne, Strasbourg... en réalité, il n'y a aucune stratégie à l'échelle nationale. C'est ainsi que la FNSEA ne sait jamais ce qui est prévu le lendemain. Chaque fédération s'organise localement en donnant un lieu de rendez-vous aux éleveurs où tout se décide à la dernière minute. La méthode fonctionne puisque, à la moindre rumeur, les supermarchés font évacuer leurs clients pour limiter les dégâts. 

C'est ainsi que les actions devraient se poursuivre jusqu'à mercredi, selon des informations du Figaro. Plusieurs actions seraient prévues dans le Centre, l'Ouest et le Midi-Pyrénées. Lundi, l'autoroute Paris-Rennes a été en partie bloquée, une manifestation a eu lieu à la laiterie de Lactalis de Laval et des contrôles de camions de marchandises se sont déroulés aux frontières avec l'Allemagne et avec l'Espagne.