D'anciens salariés de GM&S ont accusé mercredi Renault et Peugeot d'avoir provoqué la chute de l'ex-équipementier automobile creusois, sommant les deux constructeurs de les indemniser, sous peine de poursuites judiciaires.
Dans un point presse, ils ont annoncé avoir mis en demeure les deux constructeurs d'engager les négociations, estimant qu'ils n'avaient pas respecté leurs engagements et transféré des commandes à d'autres sous-traitants. Deux courriers avec accusé de réception ont été adressés à Carlos Ghosn, patron de Renault et Carlos Tavares, patron de PSA, ont-ils annoncé.
74 salariés réclament 80.000 euros chacun. "Si dans quinze jours, nous n'avons aucune réponse, nous assignerons Renault et Peugeot devant le tribunal de grande instance de Guéret. L'assignation est rédigée", a annoncé maître Jean-Louis Borie.
L'avocat des ex-GM&S réclame également l'indemnisation des salariés repris sous la nouvelle entité, LSI, pour "la souffrance morale qui a été la leur tout au long de l'année 2017". Au total, soixante-quatorze salariés réclament 80.000 euros chacun et trente-deux salariés repris par LSI réclament 20.000 euros chacun.
Maître Borie assure avoir en sa possession "les accords confidentiels conclus entre les constructeurs et GM&S, les courriels échangés, des rapports d'expertises qui démontrent comment les deux constructeurs se sont désinvestis du site et ont précipité sa chute".
Bruno Le Maire assure qu'il va parler à Carlos Ghosn et Carlos Tavares. Interrogé par la presse à Paris, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a affirmé qu'il "rappellerait Renault et Peugeot à leurs engagements". "Nous sommes presque [à une solution pour chaque salarié]. L'État a tenu parole", a ajouté le ministre, disant qu'il parlerait directement à Carlos Ghosn et Carlos Tavares.
En mai 2017, après des mois de mobilisation, de grève, de manifestations et d'opération coups de poing, les salariés excédés de GM&S avaient menacé de faire sauter leur entreprise avec des bouteilles de gaz. L'usine GM&S de La Souterraine, dossier social qui avait accaparé les premiers mois de la présidence Macron, a finalement été reprise pour un euro symbolique en septembre 2017, avec 120 emplois conservés. Au final, 157 employés sur 277 ont été licenciés. Selon les syndicats, "seulement 31 ont retrouvé un CDI".