Les flottes automobiles des entreprises, loin d’être vertes et dans le collimateur de la majorité

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Aurélien Fleurot // Crédits : MATHIEU THOMASSET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Le passage à l'électrique, s'il séduit une part croissante des consommateurs - 12 à 13% des ventes de voitures neuves ces derniers mois, est loin d'être une évidence pour certains professionnels, qui voient également d'un mauvais œil l'arrivée de potentielles amendes s'ils ne respectent pas les quotas imposés par la loi.  

Les entreprises ne veulent pas aller plus vite sur le 100% électrique. Accélérer le passage à l'électrique des flottes d'entreprise, c'est le sens de la proposition de loi qui sera débattue, ce mardi, à l'Assemblée nationale. L'objectif est d'aller plus loin que ce qui était prévu par la Loi d'Orientation sur les Mobilités de 2019. Sauf que le passage à l'électrique, s'il séduit une part croissante des consommateurs - 12 à 13% des ventes de voitures neuves ces derniers mois, est loin d'être une évidence pour certains professionnels, qui voient également d'un mauvais œil l'arrivée de potentielles amendes s'ils ne respectent pas les quotas imposés par la loi.

2.000 euros de pénalité par véhicule manquant en 2025, le double en 2026, l'addition pourrait rapidement devenir salée pour les entreprises qui n'auraient pas atteint l'objectif. La finalité visée par le gouvernement, est d'atteindre le 50% électrique sur la flotte en 2028. Autre point de crispation : pourquoi ne garder que du 100% électrique ? Hybrides et biocarburants seraient exclus, déplore Christian Rose, directeur Transport et Logistique de la Confédération des Grossistes de France, qui représentent 160.000 entreprises. "On est pour nous dans un objectif très irréaliste et complètement hors-sol. On va très vite s'apercevoir qu'il est intenable et on va rétropédaler. On ne peut pas écrire dans le marbre que dans 10 ans, l'électrique sera l'Alpha et l'Omega", indique-t-il à Europe 1. 

Des craintes sur le prix à la revente 

Des craintes qui concernent aussi le prix de revente de ces véhicules. Les technologies évoluent tellement rapidement qu'une voiture achetée en 2024 sera peut-être obsolète sur le marché de l'occasion en 2030. La proposition de loi, portée par le député Renaissance, Damien Adam, ne fait d'ailleurs pas l'unanimité au sein même de la majorité. L'un de ses collègues a tout simplement menacé de faire l'obstruction parlementaire si le texte était maintenu en l'état.