Si la reprise de l’économie française reste poussive, celle du secteur automobile est bien plus dynamique : le nombre de véhicules immatriculés a bondi de 10% en août par rapport à l’année précédente, selon les chiffres publiés mardi par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Comment expliquer ce retour en forme de constructeurs automobiles mis à genoux par la crise de 2008 ?
Le chiffre : +10% en août. Les ventes de voitures neuves ont bondi de 10% en août, par rapport à la même période l'an passé, avec 92.052 voitures immatriculées. Ces chiffres doivent être pis avec des pincettes puisque le mois d'août comptait un jour ouvrable de plus que l'an passé, et donc 24 heures supplémentaires pour vendre des voitures.
Mais même sans cette particularité statistique, la tendance est indéniable : les ventes automobiles ne cessent de se redresser. Sur l'ensemble des huit premiers mois, la hausse est de 5,9% par rapport aux huit premiers mois de l'année passée. Si bien que le CCFA envisage de revoir à la hausse sa prévision de 2% de croissance pour 2015.
Les raisons de ce retour dans les concessions. Le retour en forme du secteur automobile tient à l’évolution à la fois de l’offre et de la demande. Côté offre, les constructeurs ont enfin entamé un renouvellement de leur gamme et réussi plusieurs lancements de nouveaux modèles. Les automobilistes avaient donc davantage de raisons de franchir les portes d’un concessionnaire.
L’autre explication de cette embellie est à chercher du côté de la demande. La crise de 2008 et la chute de la croissance qu’elle a provoquée n’ont pas incité les automobilistes à acheter un nouveau véhicule : difficile de dépenser plus de 10.000 euros lorsqu’on ne sait pas de quoi seront faits les prochains mois. Résultat, les Français ont temporisé et repoussé le moment de renouveler leur véhicule, si bien que les immatriculations de voitures neuves n’ont cessé de reculer de 2009 à 2013.
Une pause qui ne pouvait pas s’éterniser, usure des véhicules oblige : on assiste donc depuis 2014 à un effet de rattrapage. En clair, les automobilistes réalisent aujourd’hui des achats qu’ils n’ont pas effectués les années précédentes.
Reste une inconnue : le marché français renouera-t-il un jour avec ses niveaux d’avant crise, c’est-à-dire aux alentours de 2 millions ? A priori, ce n’est pas pour cette année puisque le CCFA table sur une année 2015 à 1,83 millions d’immatriculations. Un écart encore considérable mais qui pourrait se réduire plus vite qu’attendu. Alors que le CCFA mise sur 2% de croissance en 2015, il réfléchit désormais à revoir ses prévisions. Une mise à jour déjà effectuée par l'observatoire Cetelem de l'automobile, qui table désormais sur 5,5%. Soit presque 1,9 millions d’immatriculations. Le marché automobile est sur la voie de la normalisation.