Les coursiers à vélo de plusieurs plateformes de livraison de repas sont appelés à faire grève une semaine à partir de dimanche, en pleine Coupe du monde de football, pour réclamer de meilleures rémunérations et conditions de travail. Ils appellent aussi à un rassemblement dimanche à 19h place de la République à Paris.
"Renverser le rapport de force". A l'initiative de ce mouvement, des "travailleurs des plateformes" Uber Eats, Deliveroo, Stuart, Glovo et Foodora appellent aussi tous les clients à "ne pas commander la semaine du 8 au 15 juillet". "Il est désormais indispensable de renverser le rapport de force", souligne sur Twitter le CLAP, collectif des livreurs parisiens, en rappelant qu'il s'agit de "l'une des semaines les plus rentables pour les plateformes".
Pour une "tarification minimum horaire garantie". Les initiateurs de la mobilisation réclament "une tarification minimum horaire garantie" par leur contrat, "la prise en compte de la pénibilité de travail via différents bonus (pluie, week-end, nuit...)", ainsi que des "plages de travail et une activité" garanties.
"En effet, depuis plusieurs mois, nous avons vu nos rémunérations diminuer et les distances de livraison augmenter", écrivent-ils. "L'attribution de commandes" ou de "places sur le planning" est, selon eux, "de plus en plus incertaine" du fait du recrutement de nouveaux livreurs.
Des "chartes" qui vont instituer "la dépendance" et la "précarité". "Les initiateurs de la mobilisation estiment par ailleurs "insupportable" la "participation du gouvernement (...) à la pérennisation" d'un "système fonctionnant sur la précarité de ses travailleurs", via un amendement au projet de loi "avenir professionnel". Cet amendement du rapporteur Aurélien Taché (LREM), soutenu par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, introduit la possibilité, pour une plateforme, d'établir une "charte" qui définisse "ses droits et obligations ainsi que celles des travailleurs avec lesquels elle est en relation".
Le texte précise qu'une telle charte ne peut "caractériser l'existence d'un lien de subordination juridique entre la plateforme et le travailleur", ce qui écarte pour la plateforme le risque d'une requalification en salariés de ses travailleurs, considérés comme des indépendants. Une telle charte, "décidée de manière unilatérale et sans contrepartie aucune" des plateformes, "ne peut qu'instituer la dépendance et la précarité" des travailleurs en question, soulignent les organisateurs de la mobilisation.