Se faire livrer une pizza ou des sushis devant les demi-finales de la coupe du monde pourrait être compliqué cette semaine. A partir de dimanche et pendant une semaine, les livreurs à vélo des plateformes Deliveroo, Foodora ou encore Uber Eat sont appelés à la grève.
Aucun salaire garanti. Ils dénoncent une dégradation de leurs conditions de travail. Certains estiment qu'ils sont ce que l'uberisation a fait de pire car les livreurs travaillent sous le statut d'auto-entrepreneur : ils n'ont donc aucun salaire garanti. Leurs journées durent également entre 9 et 10 heures mais ne rapportent qu'entre 50 à 60 euros de chiffre d'affaires.
"On vous remplace tout de suite". Pour Hadrien, du collectif des livreurs parisiens, qui appelle à la grève, les applications comme Deliveroo, Uber Eats et autres Foodora profitent du nombre pléthorique de coursiers à vélo qui sont plus de 10.000 à Paris. "Si vous n'êtes pas contents, vous prenez la porte et on vous remplace tout de suite. On a déjà les effectifs pour vous remplacer", constate-t-il. "C'est marche ou crève sur tous les aspects. Vous êtes en livraison, vous avez un accident, ce n'est pas grave, vous êtes immédiatement remplacé, vous n'êtes même pas payé sur la livraison que vous étiez en train d'effectuer. C'est pour ça que l'on essaye de faire un grand mouvement pour renverser le rapport de force, que l'on ait enfin notre mot à dire dans cette politique là", insiste le livreur.
Les plateformes estiment avoir déjà répondu. Les coursiers ont déjà été entendus, répondent les plateformes. Uber cite en exemple la création de primes en cas de pluie. Delivoroo rappelle qu'il propose une assurance gratuite pour ses coursiers. Insuffisant, estiment les grévistes qui réclament avant tout des contrats en dur.