La tendance se confirme. Les loyers sont en forte baisse depuis le début de l'année : -1,2 % si on ne tient pas compte de l'inflation, selon l'observatoire Clameur, qui regroupe les données des professionnels de l'immobilier sur les loyers. Cela n'était pas arrivé depuis la crise économique de 2008. Des communes rurales comme des grandes villes sont concernées par cette baisse avec par exemple - 4% à Rennes ou au Havre et -2 % à Grenoble ou Marseille.
Les locataires comparent les prix. Cela s'explique par la conjoncture économique, selon l'observatoire Clameur. Mais il y a une autre explication : avec Internet, les locataires peuvent comparer les prix et ils font jouer la concurrence, explique Yann Sayaret gérant d'une agence immobilière ORPI au Havre. "On sait que les locataires font des recherches par Internet. Ils font une véritable comparaison de l'état des biens avec les photos et surtout des montants des loyers", constate-t-il. "Le propriétaire, s'il n'adapte pas son prix de loyer, s'il ne le baisse pas pour être parmi les appartements les plus intéressants, ne peut pas trouver de locataires".
Ce n'est pas le cas partout. Il reste toutefois des exceptions pour les villes dans lesquelles la demande reste forte et où les logements manquent. Dans le trio de tête : Nice, Lyon, Montpellier avec des hausses d'au moins 2 %. A Lille, les loyers ont augmenté de 1,4 % depuis le début de l'année. Et à Paris, ils ont progressé de 1 %.
La baisse, un problème pour l'entretien du parc. Selon l'Observatoire Clameur, cette baisse des loyers pose probème. Elle pèse sur l'entretien du parc. Un peu moins de 15 % des logements reloués bénéficient de travaux, soit le plus bas niveau enregistré depuis 20 ans. Le marché locatif s'enfonce donc dans la récession et l'horizon n'est pas prêt de s'éclaircir. Et l'observatoire ne voit aucune perspectives d'amélioration rapide du marché.