Près de 80% des achats effectués dans des commerces en zone euro sont réglés en espèces, indique vendredi la Banque centrale européenne, montrant que les pièces et billets résistent toujours face aux autres modes de paiement.
Réalisée en 2016 auprès de milliers de citoyens répartis dans cette zone, l'étude de la BCE montre par ailleurs que 19% des paiements dans un point de vente physique sont effectués par carte bancaire, contre 2% via d'autres formes de règlement comme le chèque bancaire ou le paiement sans contact via un téléphone portable. Les disparités sont grandes entre pays, 68% des Français utilisant les pièces et billets pour régler leurs achats dans les magasins, restaurants et autres stations à essence, contre 80% des Allemands, 87% des Espagnols mais seulement 45% des Néerlandais.
Les règlements en espèces, encore très courant. En valeur, les paiements en espèces représentent un peu plus de la moitié du total (54%) au sein de la zone euro, contre 39% pour les cartes bancaires et 7% pour d'autres formes de règlements. Selon des critères démographiques, les hommes sont plus enclins à régler en espèces que les femmes, de même les personnes âgées de plus de 40 ans. Si les citoyens sondés ont déclaré préférer payer par carte bancaire, ils utilisent encore le plus souvent les espèces. Le paradoxe n'est qu'apparent, explique la BCE, en soulignant que deux-tiers des achats concernent des sommes inférieures à 15 euros et, dans une même proportion, des biens de consommation courante ainsi que des boissons et repas.
Le paiement sans contact, utilisé dans 81 % des cas pour des montants inférieurs à 25 euros. Cela pourrait rapidement changer au bénéfice des paiements sans contact, dont la part augmente fortement dans les pays où existe un parc important de terminaux adaptés, comme aux Pays-Bas. D'autant que ce type de paiement est utilisé dans 81% des cas pour des montants inférieurs à 25 euros, relève la BCE. Reste que les espèces sont encore appréciées comme moyen de paiement mais aussi pour conserver un bas de laine.
De l'argent liquide servant au financement du crime et du terrorisme. Des critiques ont émané l'an dernier d'Allemagne, y compris de la Banque fédérale (Bundesbank), au moment où la BCE avait annoncé la fin de la production des billets de 500 euros à partir de 2018. Alors que les Allemands sont très attachés à l'argent liquide, grosses coupures incluses, l'institution gardienne de l'euro avait expliqué que ces billets servaient au financement du crime et du terrorisme.