Les nouveaux statuts de la SNCF entrent en vigueur en pleine grève

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Nicolas Barré

Déjà ulcérés par la réforme des retraites, les cheminots doivent aussi digérer l'avènement de la nouvelle SNCF. En effet, le groupe ferroviaire devient ce mercredi une société anonyme à capitaux publics. Ce qui signifie notamment l'ouverture à la concurrence et la fin des embauches de cheminots au statut.

Elle a été quelque peu éclipsée par la réforme des retraites ces derniers temps, une grève chassant l'autre. Mais la réforme de la SNCF elle-même, qui fait du groupe ferroviaire une société anonyme à capitaux publics, entre en vigueur, ce mercredi 1er janvier. Cette nouvelle SNCF voit donc le jour dans les pires conditions, analyse notre éditorialiste économique, Nicolas Barré.

Ouverture à la concurrence et gestion plus stricte

Que change le passage à une société anonyme à capitaux publics ? D'abord, on attend une gestion plus stricte des finances de la SNCF. Une grande partie de la dette, 35 milliards d'euros sur près de 60 milliards, sera reprise par l'État. C'est un effort considérable de la part du contribuable.

Autre grand changement, qui est une révolution : la fin des embauches de cheminots au statut. Enfin, la SNCF va réellement être confrontée à la concurrence. Cela commencera l'an prochain dans la région Sud sur les lignes régionales. Et sur les lignes TGV, les compagnies de chemin de fer allemande, italienne ou encore espagnole auront la possibilité de faire circuler leurs propres trains sur le réseau français.

Une naissance polluée par la réforme des retraites

Il s'agit en réalité du plus gros changement depuis la création de la SNCF, il y a plus de 80 ans. Et il explique que le contexte social soit si compliqué aujourd'hui. Les cheminots en grève protestent contre la réforme des retraites, mais n'ont toujours pas digéré cette profonde réforme votée par le Parlement. Les deux sujets se télescopent donc.

Un nouveau "pacte social" doit être négocié avec les syndicats de la SNCF pour organiser les relations sociales dans cette nouvelle société anonyme à capitaux publics, mais cette négociation est polluée par le dossier retraites. Relations sociales tendues, image dégradée et concurrents qui se frottent les mains : la naissance du nouveau groupe ferroviaire s'annonce difficile.