Ils entrent en guerre contre Lactalis. Lundi soir, des centaines d'éleveurs vont bloquer le siège de l'industriel à Laval en Mayenne. Le groupe est celui qui rémunère le moins bien ses producteurs. Il y a un an, des centaines d'éleveurs avaient réussi à obtenir un accord a minima, mais, un an plus tard, ils reviennent à la charge.
Aucune garantie de prix. Yohann, éleveur, a fait de gros investissements pour rester dans la course. En 2012, Il s’est muni de robots neufs pour traire ses 150 vaches. "L’objectif c’était de faire du lait, de faire du volume et de gagner notre vie. Mais aujourd’hui, clairement, on perd de l’argent tous les jours. Sur le bilan 2015, ça fait une perte de 75.000 euros", explique-t-il au micro d’Europe 1. Les cours mondiaux sont au plus bas depuis 2009, et c’est sur ces prix que se fondent les industriels pour acheter leur lait aux producteurs, avec des contrats où ces derniers s’engagent sur un volume de lait, mais sans aucune garantie de prix minimum.
Des agriculteurs en colère. "Toutes les laiteries, aujourd’hui, et encore plus les laiteries privées comme Lactalis, se foutent royalement des agriculteurs. Elles donnent leur tarif et on s’arrange comme on peut. Si on ne gagne pas notre vie, c’est pas leur problème", s’indigne Yohann. "Il faut mettre le poing sur la table, et il faut que ça s'’arrête. […] Aujourd’hui, il y a des agriculteurs qui sont dans des situations tellement terribles qu’ils n’ont plus rien à perdre", avertit-il.
Faire pression. Tous les agriculteurs du grand ouest se sont donc donnés rendez-vous à Laval à l’appel de la FNSEA, ils se disent prêts à rester sur place plusieurs jours, jusqu’à l’obtention d’un accord avec le numéro un mondial du secteur.