Les producteurs de moules lancent un cri d’alerte. Comme en 2014, leurs productions connaissent une hécatombe foudroyante : -40% en Pertuis breton, -40 à 60% en baie de Bourgneuf et même jusqu’à -95% à l’Aiguillon-sur-Mer, le premier centre naisseur de moules en France et le deuxième centre d’expéditions. Les causes de cette surmortalité à répétition restent inexpliquées. Et les producteurs sont désemparés.
"J’ai hypothéqué ma maison". "Les coquillages continuent à mourir, à peine 15 ou 20% de mes moules sont vendables. Mais que se passe-t-il ? Donnez-nous des réponses !", demande Yann Aujard, mytiliculteur à l’Aiguillon-sur-Mer. "Je n’ai pas de rentrée d’argent depuis le mois de septembre. Je n’ai plus rien. J’ai vendu un camion, j’ai hypothéqué ma maison. Je serai bientôt à la rue. Je lance un cri d’alarme, de désespoir", poursuit le mytiliculteur, qui conclut, amer : "Que vais-je faire à 47 ans ? On est tous comme ça, démoralisés. Aidez-nous…"
De quoi les moules sont-elles victimes ? Bruno Retailleau, président du conseil régional des Pays-de-la-Loire, a annoncé vendredi un plan d’urgence en deux points. Un soutien financier, grâce notamment aux 17,8 millions euros récupérés du fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche. Et surtout une recherche des causes de cette mortalité soudaine. L'Ifremer, l’Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer, évoque pour l’heure plusieurs hypothèses : une eau de mer trop douce, une bactérie tueuse (le Vibrio splendidus), les pesticides, les manipulations génétiques etc. Mais aucune n’est vraiment privilégiée pour le moment.