Il sera désormais possible d'acheter des masques grand public en pharmacie, dans les bureaux de tabac mais aussi dans la grande distribution. C'est ce qu'à annoncé ces dernier jour le gouvernement, non sans provoquer la colère des ordres des professions de santé qui ont publié vendredi, un texte au vitriol. Ils y dénoncent le nombre "sidérant" de masques proposés à la vente par la grande distribution, alors même que les soignants en ont manqué. Celle-ci communique, en effet, depuis quelques jours sur l’ouverture, le 4 mai, de la vente de masques. 225 millions ont d'ores et déjà été commandés pour Carrefour, 170 millions pour Leclerc…
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"Aucun stock caché"
La grande distribution a-t-elle fait des stocks alors que les masques manquaient partout ? À Bercy, la question semble gêner. Sans parler d’autorisation de vente, on défend la nécessité de préparer le déconfinement en équipant les citoyens.
C’est surtout une erreur de communication plaident certaines enseignes de la grande distribution : les gros chiffres annoncés sont ceux des commandes de masques, qui vont être échelonnées sur plusieurs semaines. "Il n’y a aucun stock caché", assure Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution.
"L’objectif est que progressivement, il puisse y avoir des masques en tissu pour tous les Français. Comme ils sont plus longs à fabriquer, pour le moment il y a surtout des masques à usage unique, les masques dits chirurgicaux. Nous le faisons dans le cadre d’un service public et nous les vendons à prix coûtant", ajoute-t-il. La grande distribution, rappelle que la vente de masques est rationnée. Une manière de prévenir la ruée dans les supermarchés : il sera impossible d’en remplir son caddie.
Seulement trois masques par semaine pour les soignants
Reste que la situation relève de l'aberration pour Gilles Bonnefond, président du syndicat des pharmacies d’officine. "Jusqu’à maintenant, le ministère de la Santé nous a dit de les réserver aux soignants. La réquisition a été levée pour permettre aux industriels d’acheter des masques pour équiper leur personnel, pas pour mettre à la vente ! Et la grande distribution dit 'ce n’est pas interdit donc c’est autorisé'. Est-ce qu’ils savent que les pharmaciens donnent trois masques aux auxiliaires de vie, par semaine ? Ils vivent dans un autre monde ou ils écoutent ce qu'il se passe ?", s'énerve-t-il au micro d'Europe 1.
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De son côté, la sénatrice de Gironde Nathalie Delattre a appelé, samedi sur Europe 1, à constituer "une commission d'enquête" pour "faire la transparence" sur le sujet.