Emmanuel Faber, le PDG du groupe, espère réconcilier les intérêts sociaux des salariés et ceux, économiques, de l'entreprise.
C'est une initiative inédite. Le Français Danone, l'un des leaders mondiaux des produits laitiers, va offrir à chacun de ses salariés une action du groupe. Une démarche qui vise à intégrer davantage les employés dans le processus de restructuration de l'entreprise à l'horizon 2030. Ce sont ainsi plus de 100.000 salariés qui vont devenir co-actionnaires et co-décisionnaires de Danone. "C'est beaucoup plus que symbolique, ça donne du sens. L'opposition entre le social et l'économique a mis le monde à l'envers", commente ainsi vendredi matin Emmanuel Faber, le PDG du groupe, invité de la matinale d'Europe 1.
Une autre vision du capitalisme. "La société se sent sous la contrainte de l'économie, qui se sent sous la contrainte de la finance, alors que la finance devrait servir l'économie et l'économie la société", développe le dirigent pour justifier sa vision. "Le capitalisme, tel qu'il est écrit dans les manuels, et tel qu'il est guidé par la finance aujourd'hui, n'est pas tenable. Nous, on construit une entreprise dans l'horizon court, moyen et long", assure-t-il.
"Une personne, une voix une action". "Donner à tous nos salariés une action, plus un intéressement annuel sur le dividende, ce qui est un élément essentiel, veut dire qu'ils vont être associés à une posture de salariés actionnaires qui permet de réconcilier les intérêts sur le moyen et le long terme", fait valoir Emmanuel Faber. L'objectif est donc de les associer pleinement à l'avenir du groupe : "Dans le même moment, on leur donne une voix, dans le cadre du programme 'une personne, une voix, une action', parce que l'on souhaite qu'ils soient coparticipants de la construction de nos objectifs à moyen et long terme, mais aussi localement et à l'échelle globale", indique Emmanuel Faber.
"Quand on annonce un programme comme celui-ci, c'est aussi un programme d'engagement au service, ultimement, de la création de valeurs pour nos actionnaires. C'est le moyen d'atteindre ce que je crois être la seule solution réaliste qui consiste à remettre la finance au service de l'économie, et l'économie au service de la société", explique le PDG. "L'enjeu, c'est de réconcilier les Français avec l'économie", conclut-il