La justice statue lundi sur l'offre de reprise de l'équipementier automobile creusois GM&S par le leader français de l'emboutissage, GMD. Cette offre, la seule sur la table, prévoit que seuls 120 emplois soient préservés sur les 277 actuels. Les syndicats ont d'ores et déjà annoncé qu'ils continueront leurs actions pour "un niveau d'emploi repris revu à la hausse" et pour "une meilleure prise en charge des blessés" ainsi qu'ils ont baptisé les futurs salariés licenciés, en terme d'indemnités extra-légales, d'accompagnement, de formation et reclassement pour un personnel à plus de 50 ans de moyenne d'âge.
"Se reconvertir dans quoi ?". Car les salariés sont inquiets. "Se reconvertir dans quoi ? Moi je ne peux pas l'imaginer", confie Jean-Marc, l'un d'entre eux. Pascale, sa femme, appréhende aussi. Elle doute que son mari puisse se reconvertir à 53 ans, même avec les 5.000 euros de formation payés par l'Etat. "Je ne suis pas sûre que Jean-Marc ait la niaque pour aller bosser ailleurs. Quand t'a bossé très longtemps au même endroit, c'est compliqué d'apprendre différemment", ajout-t-elle.
"Il y a encore de l'espoir". Si son emploi est supprimé, l'ouvrier ne touchera que neuf mois de salaire, lui qui a fait toute sa carrière dans la même entreprise. "Notre vie, elle est là, elle ne peut pas être ailleurs. Et ça je ne peux pas le quitter. Tant qu'on est toujours au pied du mur, il y a encore de l'espoir", ajoute Jean-Marc. L'espoir, ce sont les 75.000 euros que les salariés réclament en plus des indemnités légales de licenciement. De quoi aider Jean-Marc qui, à défaut de trouver un nouvel emploi, envisage de créer une nouvelle entreprise.