Le "crowdfunding" confirme son dynamisme. Les sites français de financement participatif ont poursuivi leur envol au premier semestre, en récoltant 133,2 millions d'euros, soit le double de ce qu'ils avaient collecté un an auparavant, selon l'association Financement Participatif France.
Un boom des sites de prêts. "Tous les secteurs sont en forte croissance, notamment ceux qui ont été régulés, le prêt et l'investissement", s'est félicité Nicolas Lesur, président l'association. Ce sont les sites de prêt qui ont collecté le plus de fonds sur les six premiers mois de l'année (85 millions d'euros), tirés par le spécialiste du crédit aux particuliers Prêt d'Union et par l'arrivée de nouvelles plateformes (une dizaine en un an). Les sites d'investissement en capital ont quant à eux triplé leur collecte en un an (24,2 millions d'euros), alors que les sites de dons, plus installés, ont vu la leur progresser de 24% (à 23,7 millions d'euros). "C'est un phénomène qui s'étend considérablement et qui devient grand public", se réjouit Nicolas Lesur.
9.328 projets soutenus. Selon le baromètre de l'association réalisé par la société Compinnov, 1,75 million de financeurs ont déjà soutenu un projet sur une plateforme de crowdfunding pour un total de 400 millions d'euros depuis l'éclosion du secteur en France. Au 1er semestre, 9.328 projets ont été soutenus et les tendances qui émergent sont le crowdfunding immobilier et l'investissement rémunéré sous forme de royalties, a souligné l'association.
Sur les sites de prêt et d'investissement, malgré une sélection sévère (environ 4% des dossiers sont retenus), entre 1 et 2% des entreprises présentées font faillite, selon l'association. "Classiquement, quand on investit dans les start-up, le taux de casse est de 50%. Il est moins élevé sur les plateformes (de crowdfunding) mais nous manquons encore de recul pour avoir un chiffre précis", a reconnu Stéphanie Savel, vice-présidente de l'association, par ailleurs à la tête du site Wiseed.
Une régulation plus simple. L'entrée en vigueur en octobre d'une réglementation spécifique a donné un coup de fouet au secteur, avec la création d'environ 25 plateformes en un an. Depuis l'an dernier, les start-up peuvent lever 500.000 euros, contre 300.000 actuellement. De plus, les entreprises n’ont plus à justifier ces sommes auprès de l’Autorité des marchés financiers. Les internautes qui souhaitent investir dans un projet peuvent quant à eux accéder directement à tous les détails concernant la start-up directement sur une plateforme dédiée au crowdfunding. Auparavant, ils devaient subir un parcours du combattant administratif, pour obtenir des détails sur son patrimoine ou ses revenus par exemple.