Le gouvernement a demandé à Engie de prendre des mesures pour éviter une augmentation de ses tarifs réglementés jusqu'à la fin du mois de juin 2019, a annoncé dimanche le ministère de la Transition écologique.
Application des annonces d'Édouard Philippe. Cette annonce intervient en application de mesures révélées par le Premier ministre Édouard Philippe le 4 décembre en réponse au mouvement des "gilets jaunes", lancé notamment au nom d'une amélioration du pouvoir d'achat, a précisé le ministère dans un communiqué. "Pour assurer la stabilité de ses coûts d'approvisionnement au-delà du mois de janvier, le gouvernement a ainsi demandé à Engie de procéder, d'ici à la fin du mois de décembre 2018, à une opération de couverture portant sur les volumes de ventes aux tarifs réglementés des mois de février à juin 2019", a-t-il indiqué dans un communiqué.
"Cette opération conduira à la suspension, pour ces cinq mois, de la formule d'évolution des tarifs réglementés d'Engie actuellement utilisée", ajoute-t-il. Le ministre de la Transition écologique François de Rugy avait indiqué début décembre travailler à une solution "sûre" pour empêcher la hausse attendue du tarif régulé de l'électricité début 2019, tandis que le tarif du gaz devrait lui baisser "de 2 à 3%" au 1er janvier. Mais il n'avait pas détaillé comment le gouvernement prévoyait de prévenir la hausse éventuelle du tarif réglementé cet hiver, appliqué par Engie à environ 4,5 millions de ménages et révisé mensuellement en fonction notamment des cours mondiaux des hydrocarbures.
2% de baisse par rapport à décembre. Selon le ministère, avec le gel de la Taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel (TICGN) au 1er janvier 2019, les tarifs réglementés fournis par Engie pour les particuliers baisseront de près de 2% par rapport à leur niveau de décembre 2018. Mais une "mesure supplémentaire" est nécessaire pour garantir que les tarifs réglementés n'augmentent pas jusqu'à la fin du mois de juin.
Une interruption possible si "les conditions de marché" sont défavorables. Le ministère ajoute néanmoins qu'il "pourra demander à Engie d'interrompre ses opérations dans le cas où les conditions de marché seraient défavorables". Un arrêté, pris après avis du Conseil supérieur de l'énergie et de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), permettra de modifier, sur les mois de février à juin, la formule d'évolution des tarifs réglementés de gaz d'Engie afin de refléter ses coûts d'approvisionnement en tenant compte de cette opération de couverture exceptionnelle, indique le ministère.