Dans son vignoble bordelais, le propriétaire du Château Lamothe a savouré chaque instant de l'investiture de Joe Bien. L'élection du démocrate est synonyme d'espoir pour ce viticulteur frappé de plein fouet par la surtaxe Trump de 25% sur la vins français. Le marché américain représente 40% de son chiffre d’affaires. "L’effet immédiat, ça a été une chute des commandes. Mais là, on a bon espoir de l’abandon de ces taxes. Les clients nous disent tous d'être patients, que ça ne va pas se faire du jour au lendemain", explique-t-il au micro d'Europe 1.
A l'automne 2020, sur fond de litige autour des subventions accordées à Airbus et à Boeing, l'ex président avait soumis les vins français à des droits de douanes majorés. "Maintenant, l’urgence c’est évidemment les négociations entre l’Europe et les Etats-Unis", estime Bernard Farge, viticulteur dans le petit village de Mauriac et président du Conseil professionnel des vins de Bordeaux. L'abandon de ces taxes n'est toutefois pas la priorité de Joe Biden.
Le Drian veut un "moratoire" sur le bras de fer commercial
Le ministre français des Affaires étrangères a donc suggéré dimanche un "moratoire" sur le bras de fer commercial entre les Etats-Unis et l'Union européenne, estimant qu'il permettrait de régler un "dossier qui empoisonne tout le monde". "Si on pouvait rapidement trouver une méthode qui permette de régler ce contentieux avec l’Europe et la France, ce serait un pas en avant. Cela peut prendre du temps mais, en attendant, on peut toujours décréter des moratoires", a-t-il ajouté.
"En attendant que les négociations aboutissent, ce moratoire serait synonyme d’un arrêt des taxes en place sur les vins européens et français aux Etats-Unis et l’arrêt des taxes des produits américains sur le sol européen", espère de son côté Bernard Farge. Rien que pour les vins de Bordeaux, cette punition infligée par Donald Trump a engendré 100 millions de pertes de chiffre d’affaires.