Le taux du Livret A pourrait reculer début août pour atteindre un niveau inédit de 0,50% contre 1% actuellement, si la formule de son calcul est respectée.
L'inflation a parlé. La formule de calcul du rendement du célèbre placement fait appel au niveau de l'inflation (hors tabac), majoré de 0,25 point. Or, les prix à la consommation ont progressé sur un an de 0,3%, selon les données publiées mercredi par l'Insee. Si la formule est respectée, on arrive donc à un taux du livret A de 0,50% puisqu'il faut arrondir au quart de point le plus proche. Depuis la création de ce produit d'épargne en 1818, son taux n'a jamais été inférieur à 1%.
Noyer veut le baisser. Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a la main dans ce dossier. S'il choisit de suivre la formule, celle-ci s'applique automatiquement. S'il souhaite y déroger, le dernier mot revient au gouvernement. La semaine dernière, Christian Noyer avait plaidé pour un repli de la rémunération du Livret A afin de favoriser la croissance et la construction de logements sociaux. "Je considère que c'est ma responsabilité. J'ai toujours eu à cœur de défendre le pouvoir d'achat du livret A. Mais on peut le faire en aidant à redémarrer l'économie, en aidant à relancer le logement social, en aidant à faire baisser le chômage. C'est la politique de la BCE, qui baisse ses taux. Il faut prendre des décisions. On ne peut plus tergiverser", défendait-il mercredi dernier sur Europe 1.
Bas pour le consommateur…. 0,5%, ça ne rapporte pourtant pas beaucoup aux Français. La plupart des épargnants ont moins de 1.500 euros sur leur livret. 0,5%, cela représenterait donc un rendement de… cinq euros par an.
… Haut pour l'économie. Pourtant, 1% de rémunération, c'est beaucoup pour un placement comme le livret A. Il n'est pas prévu pour une rémunération aussi élevée par rapport à l'inflation actuelle. Rémunérer les épargnants coûte de l'argent aux banques, qui en ont, de fait, moins pour investir dans l'économie. En outre, cela coûte cher aux bailleurs sociaux : l'argent du livret A est principalement destiné à financer les logements sociaux. Et si emprunter coûte trop cher aux bailleurs, ils construisent moins. La Banque de France estime que ce sont 5.000 logements sociaux qui n'ont pas été construit l'année dernière à cause de ces taux trop élevés.