Le gouvernement a tranché : le taux du Livret A va baisser à 0,75% le 1er août, a annoncé lundi le ministre des Finances. Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, avait recommandé un peu plus tôt d'abaisser le taux du Livret A à ce nouveau plancher historique, contre 1% actuellement. Puisque Christian Noyer avait choisi de ne pas suivre la formule de calcul de la rémunération de ce produit d'épargne, qui donnait en théorie 0,50%, la décision finale revenait à Bercy.
Un coup de pouce. La formule de calcul du rendement du célèbre placement fait appel au niveau de l'inflation (hors tabac), majoré de 0,25 point. Or, les prix à la consommation ont progressé sur un an de 0,3%, selon les données publiées mercredi dernier par l'Insee. On aurait donc dû arriver à un taux du livret A de 0,50% puisqu'il faut arrondir au quart de point le plus proche. 0,75, cela représente donc un petit coup de pouce pour les épargnants.
Pourquoi ne pas garder 1% ? Depuis quelques semaines, Chrisitian Noyer était intervenu à plusieurs reprises dans les médias pour préparer l'opinion à une nouvelle baisse. "Je considère que c'est ma responsabilité. J'ai toujours eu à cœur de défendre le pouvoir d'achat du livret A. Mais on peut le faire en aidant à redémarrer l'économie, en aidant à relancer le logement social, en aidant à faire baisser le chômage. C'est la politique de la BCE, qui baisse ses taux. Il faut prendre des décisions. On ne peut plus tergiverser", défendait-il mercredi dernier sur Europe 1.
1% de rémunération, c'est en effet beaucoup pour un placement comme le livret A. Il n'est pas prévu pour une rémunération aussi élevée par rapport à l'inflation actuelle. Rémunérer les épargnants coûte de l'argent aux banques, qui en ont, de fait, moins pour investir dans l'économie. En outre, cela coûte cher aux bailleurs sociaux : l'argent du livret A est principalement destiné à financer les logements sociaux. Et si emprunter coûte trop cher aux bailleurs, ils construisent moins. La Banque de France estime que ce sont 5.000 logements sociaux qui n'ont pas été construits l'année dernière à cause de ces taux trop élevés.