A la recherche perpétuelle de logements, la Ville de Paris a l'objectif de "transformer 1.000 chambres de bonnes d'ici 2020", a indiqué Ian Brossat, adjoint PCF au logement de la maire PS de Paris Anne Hidalgo. Dans ce cadre, la mairie de Paris dévoile lundi un plan pour mieux utiliser le gisement des quelque 114.000 "chambres de bonnes" de la capitale qui sont souvent inutilisées ou insalubres.
Regrouper des chambres ou faire des travaux. Le plan, dont les modalités seront soumises au Conseil de Paris début novembre, prévoit d'inciter les propriétaires à regrouper des chambres et faire des travaux. Cela passera par un aménagement du dispositif déjà en place, Multiloc', qui subventionne une part des travaux nécessaires pour qu'un propriétaire remette, à un prix modéré, son logement vacant sur le marché. Multiloc' est plafonné à 14.000 euros, "l'idée est d'aller au-delà" pour les chambres de service, indique l'adjoint.
La Ville achètera certaines de ces chambres. Pour créer du logement social et de la "mixité sociale" dans l'Ouest parisien où sont concentrées ces chambres, la Ville achètera des chambres "soit à l'amiable", dit Ian Brossat, soit en allant jusqu'à l'expropriation. Un budget de 10 millions d'euros sur la mandature est prévu pour ces opérations. Pour traquer l'insalubrité, des opérations "coup de poing" vont être organisées pour également informer les locataires de leurs droits et faire respecter les obligations légales. Une campagne de porte-à-porte sera également lancée début 2017, menée par des jeunes en service civique.
Des études sur le sujet existent déjà. Le projet de la Ville se base sur une étude de l'APUR (Atelier parisien d'urbanisme) de novembre 2015 qui, réalisée à partir de données de fiscalité locale, dénombre 114.000 chambres de service. Elles font à 51% moins de 9m2 -- et donc ne peuvent être loués légalement -- et ne sont habitées que dans 15% des cas.
Une étude de la Soreqa (Société de réhabilitation des quartiers anciens) de juillet 2016 a également été réalisée sur sept immeubles. La moitié des logements visités nécessitaient des travaux, un tiers, habités, faisaient moins de 9m2. Les occupants, la plupart locataires, étaient des travailleurs pauvres ou retraités et pouvaient payer des loyers très élevés, en moyenne de 35 euros du m2 mais pouvant aller jusqu'à 88 euros le m2.