Choisir sa formation sur son smartphone, c'est ce que permettra bientôt le projet de loi "avenir professionnel". Le texte doit être adopté définitivement mercredi par les députés. Après les ordonnances sur le code du travail, c'est la deuxième grande réforme portée par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Assurance-chômage, apprentissage, formation professionnelle, égalité professionnelle, travail détaché... : le texte instaure beaucoup de changements qui visent à faciliter les transitions professionnelles à tous les moments de la vie. Parmi ces changements, il sera possible, à partir de l'automne 2019, de repérer, choisir et payer la formation que l'on veut faire grâce à une application sur son smartphone.
De 5.000 à 8.000 euros par personne. En un clic, chaque salarié ou chômeur pourra accéder à son compte personnel de formation. Ce compte ne totalisera plus des heures (comme aujourd'hui), mais des euros. 500 euros seront acquis chaque année, et même 800 euros pour les salariés peu qualifiés. Au bout de dix ans, le plafond sera atteint avec entre 5.000 et 8.000 euros selon les cas. Sur cette même application, les salariés pourront, par eux-mêmes, voir comment utiliser ce capital. L'application présentera les différentes formations certifiantes qui sont disponibles dans la région où ils habitent, ainsi que la date à laquelle elles ont lieu.
Choisir sa formation en deux clics. Pour chaque formation, l'application indiquera également le taux d'insertion dans l'emploi à l'issue de la formation, le salaire prévisionnel à l'embauche ainsi que les commentaires laissés par les personnes qui l'ont déjà suivie. Chacun pourra ensuite s'inscrire et payer la formation directement, sans appel à un intermédiaire. Le système sera beaucoup plus simple qu'aujourd'hui comme le met en avant le gouvernement. Trop peut-être, jugent les partenaires sociaux. Le choix d'une formation est en effet lourd de conséquences et laisser un salarié ou un chômeur seul face à cette décision peut déboucher sur une solution qu'il regrettera. Le gouvernement tient donc à rassurer : les personnes qui voudront être accompagnées pourront faire appel gratuitement à un conseil en évolution professionnelle.