L'Assemblée aura donc le dernier mot sur la loi Macron. La Commission mixte paritaire (sept députés, sept sénateurs), chargée d'élaborer une version commune du texte pour les deux chambres du parlement, n'est, sans surprise, pas parvenue à un accord. La loi repassera donc entre les mains des députés, à partir du 16 juin prochain. Mais en attendant l'aboutissement du travail parlementaire, certains professionnels concernés par le texte ont déjà pris les devants, notamment du côté des autocars. Plusieurs lignes, et leurs tarifs, sont même déjà actés.
Que va changer la loi ? La loi Macron prévoit une libéralisation du secteur. Aujourd'hui, un opérateur privé ne peut pas créer une ligne régulière, comme pour les trains, reliant deux villes de différentes régions. Cela ne peut s'effectuer que pour des voyages ponctuels, et le car ne peut pas prendre de passagers en cours de route, sauf dans le cadre de cabotage, c'est-à-dire sur des lignes internationales : un passager lyonnais prend un Paris-Turin par exemple. Et encore, même dans ce cadre là, ces passagers "embarqués" ne peuvent pas représenter plus de 50% du total des passagers. Autant de blocages qui rebutent les entreprises. La loi fera sauter tous ces verrous, pour permettre tous types de trajet.
Lyon-Strasbourg pour 30 euros. En attendant l'entrée en vigueur du texte, les compagnies d’autocars sont déjà prêtes. Les lignes sont même déjà tracées et certaines grilles tarifaires sont imprimées. Les compagnies vont ainsi quadriller tout le territoire avec des prix proches du covoiturage : vous trouverez des Bordeaux-Nice pour environ 30 euros, des Bordeaux - Nantes ou Lyon-Strasbourg pour 30 euros également. Elles proposeront également des trajets plus courts : Paris-Orléans, Lyon-Valence, Bordeaux- cote basque ou encore Rennes- Nantes pour des prix autour de 10 euros.
Deux ou trois allers-retours par jour seront également prévus sur des grands axes comme Lyon-Bordeaux ou Paris-Nantes, déjà bien desservis par les trains, pour des prix attendus autour de 20 euros. Et il y aura aussi des cars de nuit, sur les plus longues distances, pour un billet 10 à 20% plus cher que pour les trajets de jour.
Des emplois dès 2015. Certaines compagnies ont d'ailleurs déjà commandé de nouveaux autocars. Starshipper, par exemple, vient d'en acheter 15 nouveaux, qu'elle recevra en septembre. Et elle n'est pas la seule. Transdev prévoit aussi d'acheter des nouveaux véhicules, avec des centaines de créations de postes à la clé. "On va créer des nouvelles lignes, acheter des nouveaux autocars, et employer des conducteurs spécifiques sur cette activité. On pourra donc créer des postes dès 2015", explique sa directrice, Laurence Broseta, au micro d'Europe 1.
Des voyages de qualité ? Toutes les compagnies le disent : elles veulent battre en brèche l'idée selon laquelle un voyage en bus n'est pas confortable. Wifi, prises électriques sur chaque siège, distributeurs de boissons, climatisation… Elles promettent une offre de qualité. Il n'y a plus qu'à attendre le vote des députés pour le vérifier.