C’est déjà la douzième fois qu’ils battent le pavé. Les syndicats opposés à la loi Travail organisent mardi une nouvelle journée de mobilisation afin de peser sur le gouvernement et de l’inciter à revoir sa copie. Cette nouvelle série de manifestations est censée être la dernière de l’été mais les syndicats préviennent : plus qu’un baroud d’honneur, ce sera une pause avant de reprendre la mobilisation en septembre.
Nouvelle journée d’action. Les unions régionales d'Ile-de-France des syndicats opposés au projet de loi Travail manifesteront mardi à Paris entre les places d'Italie et de la Bastille, sur un parcours validé par la préfecture de police de Paris pour éviter les débordements du 14 juin. Cette douzième journée de mobilisation étant nationale, des rassemblements seront aussi organisés dans la plupart des grandes villes.
Que peut changer cette manifestation ? Côté syndicats, l’objectif est bien entendu de faire évoluer le texte, voire d’obtenir son retrait. Mais le gouvernement a prévenu, il ne "dénaturera pas le projet", d’autant qu’il "en est à sa quatrième version, le texte a encore bougé ces derniers jours", a déclaré lundi le ministre des Relations avec le Parlement.
Où en est le projet de loi Travail ? Après une première lecture mouvementée qui a obligé le gouvernement à recourir à l’article 49-3 faute de majorité, le texte est parti au Sénat où il a été voté mardi dernier. De retour à l’Assemblée nationale mardi, la loi Travail est entrée dans sa dernière ligne droite et doit être votée avant le 20 juillet. Dans une dernière tentative de conciliation, le gouvernement a bien proposé fin juin trois nouveaux amendements sur le rôle des accords de branche mais "le compte n'y est toujours pas" pour la CGT et FO. Le bras-de-fer se poursuit donc.
Est-ce la fin de la mobilisation ? Le gouvernement espère tourner la page le plus rapidement possible, quitte à recourir une nouvelle fois au 49-3. Après avoir misé sur un essoufflement de la mobilisation avec le retour des beaux jours, le gouvernement espère donc que les vacances d’été marqueront un point final.
Mais les syndicats ne l’entendent pas ainsi : si aucune nouvelle manifestation n’est prévue, "on va occuper l'été d'une manière ou d'une autre et la rentrée aussi, si ça ne bouge pas", a prévenu le secrétaire général de FO, avant de plaider pour "d'autres types d'actions" contre le projet de loi, comme des "opérations péage gratuit". En attendant, ils ont déjà prévu un meeting dès mercredi à Paris : les sept leaders des organisations syndicales de salariés et de jeunesse mobilisées (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl) prendront la parole dans l’après-midi lors d'un meeting au gymnase Japy.